Quand l’Évêque de Coire évoque la « mise à mort » des gays pour « recadrer » sa position

« Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme; ce serait une abomination »… Si « un homme couche avec un homme, comme on couche avec une femme, ce qu’ils font tous les deux est une abomination : ils seront mis à mort, leur sang retombe sur eux » (Lévitique 20:13).

C’est par ces mots que Mgr. Vitus Huonder, Evêque de Coire, a fait part de sa position quant à l’homosexualité, lors d’un congrès sur « le mariage et la famille » à Fulda, en Allemagne. Il s’agissait de « recadrer », selon lui, le « châtiment que Dieu réserve  aux homosexuels ! »

Ces mots, dont la violence ne pourra échapper à personne, sont précisément les mêmes scandés par un fanatique religieux lorsqu’il a poignardé 6 personnes, dont Shira Banki, cette adolescente qui a succombé à ses blessures, lors de la Gay Pride de Jérusalem.
Ces mots ne sont rien d’autre en effet qu’une incitation au meurtre, une légitimation des crimes homophobes. Et, dans la bouche d’un prélat, ils sont un poison haineux qui poussent chaque année un nombre important de personnes de la communauté LGBT+ au suicide, et qui font que, partout dans le monde, des êtres humains sont assassinés tous les jours.

Cette apparente simplicité de compréhension des « Lois » : Si « Monsignor » n’a plus la vocation d’être à l’écoute de son prochain, il devrait sans doute démissionner. Un dérapage à ce niveau de responsabilité morale n’est pas à acceptable et nuit à tous les chrétiens !
Doit-on rappeler qu’il est également fait mention dans Matthieu 7:15 des « faux prophètes, qui viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans sont des loups ravisseurs » ?!

Ne rien dire, reviendrait donc à cautionner tous les actes haineux qui seront commis au nom de ces propos. Et, comme le souligne d’ailleurs Bastian Baumann, président de l’association faîtière des organisations gaies suisses Pink Cross, sur letemps.ch : « Un représentant de l’Eglise ne vit pas dans une zone de non-droit. Qui argumente de cette manière et dit indirectement que les homosexuels doivent être tués n’est pas un homme d’église, mais un fauteur de haine et un criminel. »

Ainsi, en tant que personnes et association sensibilisées à ce fléau qu’est l’homophobie, nous réclamons notamment des membres de la Conférence Suisse des Évêques de prendre position publiquement contre les propos tenus par Mgr Huonder. Et, nous invitons toutes les personnes solidaires, concernées ou sympathisantes de cette lutte, vivant en Suisse ou à l’étranger à les condamner, en signant également la pétition.
Cette lettre a été envoyée et partagée sur les comptes sociaux du Vatican.

Rien n’est mystérieux lorsqu’on cherche la réponse dans la parole de Dieu ?

Bien que ces énonciations d’abominations semblent sans équivoque, rappelons qu’un certain nombre de rituels et de règles cités dans l’Ancien Testament (la Torah), dont fait partie le livre du Lévitique, auront été donnés pour préserver les caractéristiques de la religion et de la culture d’Israël. Or, comme indiqué dans Jean 1:17 « La loi a été donnée par Moïse; la grâce et la vérité sont venues par Jésus » ! « L’amour ne fait pas de mal au prochain; l’amour est donc l’accomplissement de la loi » !

« Les chrétiens » sont ainsi unis aux paroles du Christ » (Romains 10:4, Galates 3, 22-25…), basées sur l’amour et la foi en la valeur de son sacrifice, et non plus sous le code de Loi transmis aux Israélites. Ils ne sont plus concernés par les règles du Lévitique que le sacrifice parfait du Christ a rendu caduque.
Quelle base scripturale peut-on alors invoquer, pour affirmer que certaines anciennes lois données au peuple juif devraient malgré tout gouverner la vie du chrétien d’aujourd’hui, indépendamment des principes qui les animent ?
Et, dans la mesure où ces règles interdisent également des choses aussi anodines que « les étoffes de deux sortes de fils » (19:19) ou « de se couper les mèches sur les côtés de la tête et l’extrémité de ta barbe » (19:27), on devine alors aisément l’inconfort de situations devenues aussi courantes que le port de vêtements en coton-polyester et le rasage de la barbe !

Si donc – contre l’avis de la Bible elle-même – la foi et le salut du chrétien dépendent de l’application des innombrables règles du Lévitique, qui forment un tout indissociable, il serait logique et honnête de la part de Mgr Vitus, de s’imposer aussi le respect scrupuleux des autres règles. Dans ce cas, tous les chrétiens devraient être lapidés chaque matin. Et les pratiques de Mgr Vitus Huonder sont également abominables, et punies de mort ! Vive l’inquisition.

Il est tout autant intéressant de relever que l’interdiction des rapports sexuels entre hommes n’est mentionnée nulle par ailleurs, alors que d’autres interdits de cette même loi sont repris dans d’autres textes bibliques. Ainsi, adultère, inceste, bestialité… et « relations sexuelles consanguines » sont aussi prohibés et considérés comme des abominations :

« Vous ne devez vous approcher, nul homme d’entre vous, d’aucune proche parente selon la chair, pour en découvrir la nudité » – Avis pour certaines : Lév 18:6 !

Pour conclure, un chrétien est soumis à la loi unique de l’amour, qui se passe de règles car il fonctionne avec les tripes et le bon sens : « Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous » (Matthieu 7:12 – BFC). Alors, en attendant que Mgr Vitus Huonder réponde également de ses actes devant son créateur… incitons les instances responsables à prendre position publiquement contre ses propos incitant à la violence !