Rumeurs d’« épuration » au Liban : Un agent de la Sécurité de l’État arrêté pour homosexualité

>> In Lebanon, State Security confirms arrest of suspected gay employee

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Selon certains médias locaux, une « opération » serait en cours pour démasquer les homosexuels au sein des services de sécurité libanais, qui viennent d’ailleurs d’arrêter l’un de leurs membres soupçonné d’homosexualité. L’information a été confirmée ce 21 février par une porte-parole de l’agence, qui a évoqué des problèmes « hormonaux » ou de « maladies mentales » pour les prévenus LGBT, mais démenti une quelconque « campagne » anti-gay. La victime aurait été « mise à jour » après consultation de ses échanges en interne.

Un « phénomène malheureusement récurrent », a réagi, notamment sur L’Orient-Le Jour, Ghenwa Samhat, directrice exécutive de l’association LGBT Helem, les agents de sécurité étant également soumis à la loi qui criminalise l’homosexualité.

L’article 534 du code pénal libanais dispose en effet que « toute union charnelle contre nature sera punie d’emprisonnement pour une durée d’un mois à un an, et d’une amende comprise entre 200 000 et un million de livres libanaises ».

A la différence d’une personne civile, les agents de sécurité sont soit déférés devant un tribunal militaire, soit devant un conseil de discipline, explique Mme Samhat, fustigeant cette mesure qui « constitue une atteinte aux individus et une ingérence directe dans leur vie privée, qui, d’ailleurs, n’affecte en rien leur performance au travail ».

« Font-ils des listes ? Sommes-nous sur écoute ? » La militante ne peut confirmer les rumeurs d’une « opération d’épuration », mais estime que cette campagne pourrait bien être effectivement envisagée ou déjà menée « secrètement », regrettant de ne pouvoir apporter qu’un soutien moral à ces agents du gouvernement, et documenter leurs cas.

En 2013, suite à la multiplication des arrestations ou d’abus à l’encontre de personnes homosexuelles, la Société libanaise de psychiatrie a dénoncé les pseudos « thérapies réparatrices », utilisées par de nombreux médecins au Liban pour modifier l’orientation sexuelle de leur patient, rappelant dans une tribune que « l’homosexualité ne rencontre pas les critères qui en feraient une maladie », « ce n’est pas un trouble mental » et n’a donc « pas besoin d’être traitée ».