Tweets homophobes contre l’élu parisien Ian Brossat (PCF) : Deux ans après, « le procès commence »

Pour dénoncer l’homophobie dont il est régulièrement victime et « pointer l’urgence d’une véritable politique nationale de lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT », Ian Brossat, conseiller de Paris et adjoint d’Anne Hidalgo, en charge du logement et de l’hébergement, portait plainte en avril 2015 contre « des internautes homophobes ».

« Tu te fais enfiler comme un clebs, tu te crois normal sale misogyne ? Pas de respect pour ces choses “indiforme” [sic.], non humaine, 2 cerveaux dans le calbard… Jlaisse pas le pouvoir aux chiens. Elu pd pouvoir danger. Le jour où jte plie ta seule gueule de petite trainée, c’est avec mes mains. »

« Des gestes et des mots qu’on ne peut banaliser… Car sur ce sujet comme sur tous les autres, si nous reculons, c’est la haine qui avance », soutenait l’élu communiste (PCF).

Deux ans plus tard, un homme et une femme, identifiés par leur compte Twitter, comparaissent devant la 17e chambre correctionnelle, ce mercredi, pour « répondre de leurs actes ». Ils encourent une amende de 22.500 euros et une peine jusqu’à six mois de prison.

[spacer]

[spacer]

Mais, s’il ne conçoit pas ce procès comme l’occasion de prendre une « revanche » sur les auteurs, estimant dans une tribune sur le Nouvel Obs, « que les poursuivre devant les tribunaux ne suffira pas à éradiquer la violence homophobe », il souhaite néanmoins « montrer que derrière l’écran, il y a un visage, une vie, pour aider à dépasser les préjugés. »

Et parce que « saisir la police et la justice n’est pas toujours facile », comme de faire enregistrer « la circonstance aggravante de l’homophobie dans le procès-verbal », il espère, au-delà, un « signal » pour « les centaines d’anonymes qui, sur les réseaux sociaux, ont reçu le même genre d’insultes et n’ont pas souhaité ou n’ont pas pu réagir. Pour ceux qui subissent, aujourd’hui encore – et même en plein Paris – des menaces, des intimidations, des injures, des coups, des blessures », et ne peuvent pas se défendre ou « bénéficier du soutien d’un avocat », conclut-il.

Tout notre soutien à Ian Brossat.

Mathieu Mercuri
Stophomophobie.org