Hawaï devient le 12ème État américain à interdire les « thérapies » de conversion aux mineurs (VIDEOS)

À compter de ce 1er juillet, il sera illégal de vanter, promouvoir ou offrir à une personne de moins de 18 ans, quelque soin ou traitement censé modifier l’orientation sexuelle, l’identité ou expression de genre. Ces pratiques, dites de « conversion » ou « réorientation », ne sont « ni médicalement ni éthiquement appropriées », a insisté depuis le Capitole de l’état, le gouverneur de Hawaï, le démocrate David Ige, en signant, ce vendredi 25 mai, la Senate Bill 270. Il s’agit de « protéger nos jeunes ». Ce sont les plus vulnérables et « l’orientation sexuelle ne se soigne pas », a-t-il ajouté.

En plus d’être « inefficaces », ces méthodes ont des « conséquences néfastes et durables sur la santé physique et mentale des victimes ». Psychiatres, travailleurs sociaux, thérapeutes conjugaux et familiaux ou autres professionnels, encourront des mesures disciplinaires.

« L’amour c’est l’amour, il était important que le gouverneur le rappelle clairement », s’est félicité le sénateur Stanley Chang, qui a porté le texte, adopté le mois dernier par les législateurs. Les propositions échouées depuis 2013. Pourtant, « n’importe qui de moins de 30 ans dans notre pays serait choqué que des telles pratiques puissent encore être envisagées aujourd’hui. »

Hawaï rejoint ainsi, après Washington ou encore la Californie, le nombre croissant d’États à avoir légiféré sur cette question de « maltraitance d’enfants », insiste JoDee Winterhof, vice-président d’Human Rights Campaign.

Ce 15 mai, le gouverneur républicain du Maryland, Larry Hogan, a également promulgué une loi similaire. Le New Hampshire devrait suivre.

Selon une étude publiée par The Williams Institute, l’école de droit l’université UCLA, près de 700 000 Américains ont subi ce type de traitements, dont 350 000, alors mineurs. 77 000 adolescents pourraient y être soumis les cinq prochaines années. 20.000 via un professionnel de la santé, médecin généraliste par exemple. Plus 57 000 par un conseiller religieux ou spirituel.

Sentiments d’isolement, dépression, désespoir. Je sais combien ces tentatives de « guérir » les personnes LGBT sont dangereuses. « Je ne peux que me réjouir de cette mesure pour protéger la santé et la sécurité des jeunes », a commenté Mathew Shurka, 29 ans, survivant et chef de file contre la pratique.

Engagé avec le Centre Nationale pour les droits des lesbiennes, le NCLR, à l’initiative de la campagne « Born Perfect », il a témoigné, lors de l’examen de la loi, des horreurs subies depuis ses 16 ans, en camp de redressement pendant cinq ans à New York, dans le New Jersey, la Californie et en Virginie. Comme Dillard Slay, 24 ans, qui a entamé sa première cure à 13 ans, « sa grand-mère le trouvant trop efféminé ».

Le Parlement européen a voté ce 1er mars un texte appelant les pays membres à légiférer. Seuls le Royaume-Uni, Malte et des régions autonomies espagnoles les ont interdites. la secrétaire d’État Belge à l’Égalité des chances, Zuhal Demir (Alliance néo-flamande), a annoncé, ce mercredi 23 mai, œuvrer au renforcement de la loi pour que les « guérisseurs » de LGBT soient « punis ».

En France, la députée LREM Laurence Vanceunebrock-Mialon travaille aussi sur un texte pour « combler ce vide juridique qui permet à certaines personnes de commettre des faits dignes d’actes de torture et de barbarie », s’est-elle indignée.

Mathieu Mercuri
stophomophobie.com