Le YouTubeur d’extrême droite Papacito condamné pour injures et incitation à la haine homophobe

Ugo Jil-Gimenez, alias Papacito, 38 ans, influenceur d’extrême droite toulousain, a été condamné vendredi 26 avril 2024 par le Tribunal correctionnel de Paris pour injures publiques homophobes et incitation à la violence envers Christian Eurgal, maire de Montjoi, dans le Tarn-et-Garonne. Quatre associations LGBT+, dont STOP homophobie et Mousse, étaient parties civiles.

Entre novembre 2022 et mai 2023, Papacito a en effet publié deux vidéos, respectivement intitulées « Le paysan, le Maire et le lord » et « Infestation de fouines à Montjoi », dans lesquelles il compare donc l’élu à une fouine et déclare : « Qu’est-ce qui leur arrivait aux déviants au Moyen-âge, je vais te dire. Ok Google, qu’est-ce qu’on leur fait aux déviants au Moyen-âge. Bûcher, écartèlement, pendaison, décapitation, catapultage. Voilà, on les exécute, on les exécute les déviants », et aussi « Là, qu’est-ce qu’il y a écrit ? Que du champ lexical de tarlouze. ». A la fin d’une des vidéos, il fait intervenir un homme déguisé en fouine sur lequel lui et d’autres participants simulent diverses humiliations ainsi qu’un viol.

Suite à la diffusion de ces vidéos, le maire de Montjoi a été la cible d’une série de menaces et d’intimidations commises jusque sur son domicile, exacerbant la situation et nécessitant une mise sous protection policière. Pour le parquet, le mis en cause a « bel et bien franchi la ligne jaune ».

Dans son jugement du 26 avril 2024, le Tribunal a ainsi condamné le mis en cause à verser 5000 € d’amende et 6000 € d’indemnités à M. Christian Eurgal, ainsi que 4500 € d’indemnités pour l’ensemble des associations.

« Les propos de haine homophobes ont des effets concrets sur les agressions des personnes LGBT+ et les discriminations qu’elles subissent au quotidien. La condamnation de Papacito aujourd’hui pour injure et incitation à la haine homophobes est une victoire pour toutes celles et ceux qui aspirent à vivre ensemble en paix dans la diversité », a souligné Me Etienne Deshoulières, avocat des associations.