Le gouvernement américain salue l’action de l’Église catholique contre le sida

>> The U.S. government global AIDS coordinator praised faith-based groups for their action to combat AIDS but warned against an increase in stigma and discrimination against gays, especially in Africa.

Dans le cadre de la conférence internationale sur le sida, à Melbourne (sud de l’Australie), la coordinatrice du gouvernement américain pour la lutte contre le sida, Deborah Birx, a salué, samedi 19 juillet, l’action menée dans le monde par les groupes religieux contre la maladie. Elle a notamment relevé que de 30 % à 60 % des soins médicaux aux malades du VIH dans le monde étaient assurés par des groupes religieux, en particulier l’Église catholique.

« Ce qui a commencé comme une relation difficile entre la communauté homosexuelle et les réseaux de soins catholiques est devenu une histoire d’acceptation, de partenariat, de compassion et de service, un modèle pour les communautés aux États-Unis et dans le monde », a déclaré Deborah Birx.

« Aux États-Unis, beaucoup d’entre nous peuvent se souvenir de ces premières scènes, à l’hôpital Saint-Vincent de New York dans les années 1980, où de jeunes hommes désespérés et mourants étaient pris en charge par des professionnels médicaux extraordinaires de compassion et d’infatigables religieuses alors que nous ne savions pas comment les traiter ni ce qu’il fallait faire », a-t-elle rappelé.
Critiques des lois ougandaises contre l’homosexualité

« Votre compassion et votre passion pour ce travail continueront à être au cœur de la riposte au VIH », a insisté Deborah Birx aux responsables religieux réunis en marge de la Conférence internationale sur le sida, soulignant que, en tant que principal fournisseur de soins au niveau mondial, l’Église catholique avait été à l’avant-garde des efforts de lutte contre le sida.

La représentante du gouvernement américain a néanmoins exhorté les représentants religieux présents à la conférence à s’engager contre la stigmatisation, la discrimination et la violence qui touchent de plus en plus les homosexuels.

Elle faisait en particulier référence aux nouvelles lois ougandaises punissant de la prison à vie les relations homosexuelles et contre lesquelles plusieurs Églises se sont publiquement élevées, dont l’Église catholique, par la voix du cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et paix.
Le climat anti-homosexuels dissuade souvent les malades

Interrogé par l’agence américaine CNS, le pasteur presbytérien sud-africain Phumzile Mabizela souligne que la répression juridique anti-gay en Afrique nuit sérieusement à la lutte contre le sida.

Le pasteur, qui dirige une association de soutien aux responsables religieux concernés par la question du sida, explique que les législations et le climat anti-homosexuels dissuadent très souvent les malades de se présenter dans les centres de soins.

Ils restent donc sans traitement et plus susceptibles de transmettre l’infection. « En tant que groupes religieux, nous nous devons de combattre ce phénomène qui met les vies de nombreuses personnes en danger », lance le pasteur Mabizela.
« L’Église ne saurait fermer les yeux sur la violence ou à la discrimination »

De son côté, Mgr Robert Vitillo, conseiller spécial sur le sida de Caritas Internationalis, a lui aussi regretté ces politiques.

« À première vue, la législation de certains pays vient soi-disant pour protéger le mariage entre un homme et une femme pour contrer une conception du mariage sur laquelle plusieurs pays du Nord semblent aujourd’hui légiférer, a-t-il expliqué. Mais très souvent, ces législations provoquent plus de discriminations, voire des violences, contre les minorités sexuelles. »

« De nombreux leaders religieux se sont élevés contre la violence et la discrimination », a relevé le prêtre américain qui a rappelé que, si le Catéchisme de l’Église catholique n’accepte pas les actes homosexuels, « l’Église catholique ne saurait en aucune façon fermer les yeux sur la violence ou à la discrimination contre quiconque ».

>> “Many of us in the United States can remember the early scenes from St. Vincent’s Hospital in New York City in the 1980s of desperate and dying young men being cared for by extraordinary and compassionate medical professionals and tireless nuns, when we didn’t know how to treat or what to do,” the official, Deborah Birx, told Catholic and interfaith groups that had gathered separately before the July 20-25 International AIDS Conference in Melbourne. “What began as an awkward relationship between the gay community and the Catholic health care system became a story of acceptance, partnership, compassion, and service that became a model for communities around the country and around the world.”

Although the pandemic spread to all corners of the globe, “your compassion and passion for this work continue to be the heartbeat of the response to HIV,” Birx told the religious leaders July 19.

She said that faith-based groups today provide 30-60 percent of the health care in countries where the United States President’s Emergency Plan for AIDS Relief operates, and much of that work is carried out by Catholics.

“As the largest nongovernmental provider of health care services in the world, the Catholic Church has led these efforts,” she said.

While recent scientific advances suggest that the possibility of controlling the pandemic is finally within reach, Birx warned that new obstacles have emerged, particularly in Africa.

“At this very time when we could do so much together, the clouds of discrimination and judgment are gathering across the continent that needs the most support,” she said.

In what she later told Catholic News Service was a reference to anti-gay legislation in Uganda, Nigeria, and several other sub-Saharan countries, Birx said there has been “an alarming rise in legally and religiously sanctioned stigma and discrimination in recent months. … This return to finger-pointing and lack of acceptance puts us all at risk because if one of us isn’t welcome, then all of us feel unwelcome.”

Birx challenged the religious leaders, saying, “It is imperative that faith-based communities engage in renouncing and reducing the stigma and discrimination, hatred and violence that hamper our ability to reach and care for those in the society that are disenfranchised.”

The Rev. Phumzile Mabizela, a South African Presbyterian minister who heads INERELA+, an international network of religious leaders living with or personally affected by HIV and AIDS, agreed that anti-gay legal moves had hurt the struggle against AIDS.

“The new laws and even the discussion of the new laws have promoted a lot of fear. People are scared of going to clinics or hospitals. They don’t know whom to trust. With this criminalization taking place, even health workers can report them to the authorities. This makes people more vulnerable to HIV and other conditions because it becomes dangerous for them to go to health centers,” Rev. Mabizela told Catholic News Service.

“We as a faith community should stand up and fight against this. It puts the lives of our most at-risk communities even more at risk. The more we discriminate against them, the more we stigmatize them, and the less likely they are to come forward for the resources they need,” she said.

Yet Rev. Mabizela criticized cuts in PEPFAR funding, which Birx supervises. Less money is available, Rev. Mabizela said, and some of what is still available has been diverted from church-run programs to government health programs.

Avec Nicolas Senèze (sources : Apic et National Catholic Reporter)