Jean-Luc Romero-Michel : « Un monde sans sida est possible. En France nous avons tout ce qu’il faut pour y arriver ! »

Ce 29 novembre se déroulait à l’Assemblée Nationale les XXVIlle États Généraux de l’association Elus Locaux Contre le Sida (ELCS), présidée par Jean-Luc Romero-Michel, également adjoint en charge de la lutte contre les discriminations à la ville de Paris.

Ce rendez-vous annuel permet de dresser un état des lieux quant à la dynamique de l’épidémie, en compagnie d’élus, de professionnels de santé et acteurs associatifs, en pleine remise en cause cette année de l’Aide Médicale d’Etat (AME) dans le cadre du projet de loi sur l’immigration.

Notons que l’AME est un dispositif qui, depuis plus de vingt ans, permet aux personnes en situation irrégulière, et présents en France depuis au moins trois mois, de se soigner et de bénéficier d’un accompagnement idoine, notamment contre le VIH, sans avoir à faire d’avance de frais. Il y a trois semaines, favorable à son remplacement, le Sénat a voté sa suppression en faveur d’une aide médicale d’urgence beaucoup plus restrictive. Néanmoins l’Assemblée nationale a majoritairement retoqué la mesure et rétablit l’AME.

Fin 2023, elle concernerait un peu plus de 466.000 personnes, pour un coût estimé à 968 millions d’euros en 2022, soit 0,47% des 244 milliards d’euros annuels des dépenses de soins, « une somme dérisoire », a expliqué lors de ces états généraux Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé. Aussi, elle s’est félicitée de la décision de l’Assemblée et a réitéré le soutien du gouvernement au dispositif.

Autres annonces saluées : la baisse depuis 2012 du nombre de découvertes de cas de séropositivité chez les hommes homosexuels et bisexuels nés en France, grâce au renforcement des activités de dépistage et à la délivrance de la prophylaxie préexposition (PrEP), médicament préventif qui permet d’éviter toute contamination,. D’où les encouragements à son élargissement au plus grand nombre, surtout dans les outre-mer qui sont les territoires les plus fortement touchés par l’épidémie.

Enfin, le démarrage de la vaccination obligatoire contre les papillomavirus humains (HPV), chez les préadolescents en classe de 5ème se passe bien, d’après les derniers retours d’expérience de l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Ile de France et de la Ville de Paris au cours des dernières semaines. Les pouvoirs publics comptent notamment sur ce vaccin pour faire reculer les cas de cancer du col de l’utérus chez la femme, ainsi que les condylomes et les cas de cancer de la marge anale chez l’homme.

Parmi les intervenants, Brigitte Liso (député du Nord), Laura Cinieri (conseillère municipale à Saint-Etienne), Arthur Delaporte (député du Calvados), Anne Souyris (sénatrice de Paris) ou encore Anne-Claire Boux (adjointe en charge de la santé publique à la ville de Paris). Ainsi que les experts, Amélie Verdier (directrice générale de l’ARS Ile-de-France), Jérôme André Deschamps (Vice-président du COREVIH d’Ile-de-France sud) et Laurent Abramowitz (Proctologue au Centre Hospitalier Universitaire Bichat à Paris).

Jean-Luc Romero-Michel a conclu les échanges sur une note d’espoir, rappelant qu’« un monde sans sida est possible. Nous avons tout ce qu’il faut pour y arriver ! Nous avons les outils. ».