L’Allemagne veut interdire les « thérapies » de conversion

« L’homosexualité n’est pas une maladie », a rappelé le ministre allemand de la santé, Jens Spahn, 39 ans, en présentant, ce mercredi 18 décembre, en conseil des ministres, un texte destiné à interdire tout traitement, médicamenteux et psychique, destiné à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.

« Nous voulons interdire autant que possible les “thérapies” dites de conversion. Là où elles sont effectuées, il y a souvent de graves souffrances physiques et mentales », a-t-il déclaré. « Cette prétendue thérapie rend malade. Elle est malsaine. Et une interdiction serait un signal social important pour tous ceux qui ont des difficultés à assumer leur homosexualité. Nous leur disons, “tu es bien tel que tu es” ».

Le texte de loi prévoit l’interdiction de la pratique sur les mineurs et lorsqu’elles sont menées par le biais de l’intimidation, de la menace, de l’obligation ou de la tromperie, mais également leur promotion dans l’espace public et privé. Ainsi, parents, tuteurs légaux, professionnels ou personnels religieux pourraient être condamnés pour « violation flagrante du devoir de diligence et d’éducation » avec des peines allant jusqu’à un an de prison et 30 000 € d’amende. Le projet doit encore recevoir l’aval du Parlement avant une entrée en vigueur espérée mi-2020. Un service d’aide et de conseil, gratuit et anonyme, par téléphone et sur Internet, devrait suivre.

En Allemagne, ces thérapies concernent quelque 1000 personnes par an, selon la fondation Magnus-Hirschfeld qui se consacre aux droits des personnes LGBT, indique le-figaro.

En France, une mission d’information parlementaire, à l’initiative des députés Laurence Vanceunebrock Mialon (LREM) et Bastien Lachaud (LFI), a préconisé, début décembre, la mise en place d’une infraction spécifique. Une loi est en cours, mais en attendant, leur rapport envisage aussi l’élargissement du délit de harcèlement sexuel dans les cas de conversions forcées, ainsi que de la circonstance aggravante, qui existe déjà pour les faits de violences sur des mineurs.