Des étudiants soumis à des « tests d’homosexualité » au Ghana : « une violation de la constitution » (VIDEOS)

>> Amnesty International has condemned Ghana’s authorities for carrying out medical tests on the private parts of two male students accused of having sex with each other.

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Ils auraient été surpris « en plein ébat », deux étudiants de 18 et 23 ans, trahis par des « gémissements » qui provenaient de leur chambre, selon les délateurs, des internes également dans cette Université privée de Takoradi (ville côtière au sud-ouest) où les jeunes ont été arrêtés.

Les relations charnelles entre hommes étant illégales au Ghana, considérées comme « non naturelles », en vertu d’un code pénal hérité de la colonisation, les deux victimes encourent de lourdes peines d’emprisonnement et auront par ailleurs été soumis à des examens médicaux « dégradants », censés « prouver » leur homosexualité. Un responsable de la police a confirmé la pratique, « dans le cadre de l’enquête ».

C’est de la « torture », a rappelé sur la BBC Robert Amoafo, porte-parole d’Amnesty International, dénonçant « une violation de la constitution ghanéenne ».

Dans un rapport de 72 pages, publié ce 8 janvier, « ‘No Choice but to Deny Who I Am’: Violence and Discrimination against LGBT People in Ghana », Human Rights Watch avait déjà partagé les témoignages de plus d’une centaine de personnes LGBT+ et représentants notamment d’organisations de défense des droits humains, recueillis à Accra, Tamale, Kumasi et Cape Coast, en décembre 2016 et février 2017.

Pour un grand nombre, la loi contribue à l’instauration d’un climat de violence et discrimination, par ailleurs fomenté « par les propos homophobes des représentants publics locaux et nationaux, chefs traditionnels et hauts dignitaires religieux », a ajouté Wendy Isaack, chercheuse auprès du programme Droits de personnes LGBT à HRW. Des dizaines de membres de la communauté ont ainsi été attaquées par des bandes ou leur propre famille.

Dans un entretien avec Al Jazeera, en novembre 2017, le Président Nana Akufo-Addo, plus conciliant a priori que ses prédécesseurs, avait évoqué la nécessaire émergence « d’une coalition suffisamment solide » pour inciter l’opinion publique à plus de tolérance et l’abrogation de la loi.

Elle est toutefois « incohérente avec les principes fondamentaux de la Constitution ghanéenne qui garantit l’égalité, le respect de la dignité humaine et le droit à la vie privée », insiste HRW, qui déplore les violations de plusieurs traités sur les droits humains que le Ghana a pourtant bien ratifiés.

En avril 2014, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples a adopté une « résolution », la « 275 », appelant les gouvernements africains à empêcher et punir toutes les formes de violence ciblant des personnes sur la base de leur orientation sexuelle ou de leur identité sexuelle réelle ou présumée.

Le gouvernement ghanéen devrait donc s’y conformer en protégeant les personnes LGBT, plutôt que de perpétrer les persécutions, intimidations et violences en les criminalisant.