Victoire en Italie : les enfants de couples de femmes enfin reconnus par la justice

C’est une avancée majeure pour les droits des familles homoparentales en Italie. Ce 22 mai, la Cour constitutionnelle a tranché : priver un enfant du droit d’être reconnu par ses deux mères est désormais jugé contraire à la Constitution. Une décision qualifiée d’« historique » par les associations LGBTQIA+, qui y voient une brèche décisive dans l’idéologie conservatrice portée par le gouvernement de Giorgia Meloni.

Jusqu’à présent, dans le cadre de naissances issues d’une procréation médicalement assistée réalisée à l’étranger, la procédure étant encore inaccessible aux couples de même sexe en Italie, seul le lien avec la mère biologique était reconnu par l’état civil italien. La compagne, pourtant investie dans le projet parental, restait juridiquement inexistante juridiquement.

Désormais, les enfants nés en Italie de couples de femmes ayant eu recours à la PMA dans un pays où elle est autorisée pourront bénéficier d’un acte de naissance indiquant les deux mères. Cette reconnaissance protège enfin des réalités familiales trop longtemps invisibilisées, assurant aux enfants une sécurité affective et légale.

Le cas de deux femmes à Lucca, en Toscane, a été central dans cette décision. Après avoir eu recours à la PMA en Espagne, elles ont donné naissance à deux enfants, chacune portant l’un d’eux. Si le premier a été enregistré avec les deux parents, les autorités ont contesté l’acte de naissance du second, né en 2023, car il mentionnait également la mère non biologique. La Cour constitutionnelle leur a donné raison, affirmant que la parentalité repose avant tout sur un projet commun, une présence constante, des soins, de l’amour et des responsabilités partagées.

Ce jugement crée un précédent juridique majeur pour d’autres familles confrontées à des situations similaires.

Les organisations engagées pour l’égalité des droits saluent une « avancée fondatrice ». Le Parti démocrate, principal parti d’opposition, y voit une victoire contre « l’acharnement idéologique » d’un pouvoir hostile à toute évolution sociétale. À l’inverse, la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni continue de défendre un modèle unique : celui de la famille composée d’un homme et d’une femme. Aucune ouverture sur la PMA n’est envisagée à ce jour, sauf changement législatif.

L’interdiction reste donc en vigueur pour les couples de femmes, contraints d’aller à l’étranger pour fonder une famille et, bien souvent, de recourir aux tribunaux pour faire reconnaître leurs droits les plus élémentaires. Mais cette décision de la Cour ouvre une brèche : elle affirme que tous les enfants ont droit à la pleine reconnaissance de leur réalité familiale et que l’amour, « lorsqu’il construit », ne devrait jamais être effacé par la loi.