La dernière journée de Ligue 1, officiellement dédiée à la lutte contre l’homophobie, devait être marquée par une campagne forte. Mais entre l’annulation d’un clip engagé et des gestes de rejet visibles sur plusieurs terrains, le message a finalement été brouillé, mettant en évidnce les difficultés persistantes du football français à promouvoir l’inclusivité.
La Ligue de football professionnel (LFP) avait initialement prévu une campagne de sensibilisation symbolique, avec un clip mettant en scène des joueurs retirant un morceau de scotch blanc pour révéler un patch arc-en-ciel sur leur maillot. L’initiative faisait écho au geste de Mohamed Camara, qui avait dissimulé ce même patch l’année précédente, entraînant sa suspension de quatre matchs. Cependant, le clip a été annulé à la dernière minute, la LFP optant pour des actions exclusivement sur le terrain, telles que des maillots floqués et des ventes aux enchères au profit d’associations, précise L’Équipe.
Mais sur les pelouses, l’ironie a frappé fort : Nemanja Matic (Olympique Lyonnais) et Ahmed Hassan (Le Havre) ont été aperçus avec un sparadrap blanc recouvrant le patch arc-en-ciel sur leur manche, un geste interprété comme un rejet de l’initiative.
Par ailleurs, Jonathan Gradit (RC Lens) aurait proféré une insulte homophobe à la mi-temps du match contre Monaco. En réponse, le club a décidé de retirer sa prime d’éthique, qui sera reversée à des actions éducatives via sa fondation .
Mostafa Mohamed (FC Nantes) a, quant à lui, refusé de participer au match contre Montpellier, invoquant des convictions personnelles liées à sa foi. Le club a annoncé qu’il serait sanctionné financièrement, l’amende étant reversée à une association.
Ces incidents ont conduit la commission de discipline de la LFP à ouvrir des enquêtes. La nouvelle ministre des Sports, Marie Barsacq, a appelé à des sanctions appropriées, soulignant que les comportements homophobes ne sont plus acceptables dans le football .
Malgré les slogans officiels, le football professionnel français peine à faire front face aux discriminations, mettant en question l’efficacité des initiatives actuelles et la nécessité d’actions plus fermes pour promouvoir l’inclusivité.