Trump dissout le Conseil consultatif sur la lutte contre le VIH/sida, instauré sous la présidence Clinton

Plus d’un million de personnes vivent avec le VIH aux États-Unis, selon le « Center for Disease Control and Prevention », et seulement 40% ont accès à des traitements cruciaux pour leur survie.

Six experts chargés de conseiller le président américain l’ont dénoncé en juin dernier, en annonçant dans la foulée leur démission dans une lettre publiée par Newsweek pour protester contre le « désintérêt » de Donald Trump sur la question.

« Il n’a pas de stratégie de lutte contre l’épidémie et, de façon plus préoccupante, son gouvernement défend des lois qui vont nuire aux personnes atteintes du VIH «, avaient-ils estimé, fustigeant les politiques sanitaires de l’administration, « un retour en arrière sur des progrès importants. Trump ne prend pas au sérieux l’épidémie et les besoins des personnes qui en souffrent. «

Son exécutif vient encore de le confirmer, en congédiant les 10 membres restants du comité, « PACHA, instauré en 1993 sous la présidence Bill Clinton, puis renouvelé par Georges Bush et Barack Obama.

« Nous avons été remerciés par lettre type, avec effet immédiat », a déclaré Patrick Sullivan, épidémiologiste à l’Université Emory, et qui travaillait sur les programmes de dépistage du VIH. Il avait été nommé pour un mandat de quatre ans en mai 2016.

Ils étaient ainsi 22 au sein du Conseil, avant l’élection de Donald Trump, chargés d’évaluer une stratégie nationale et émettre des recommandations. Depuis bon nombre de services dédiés ont été suspendus par la Maison-Blanche, dont l’« Office of National Aids Policy », le « Planning familial » ou encore « Medicare », qui aidait pourtant « des dizaines de milliers de malades, particulièrement dans les États du Sud », comme l’ont expliqué les premiers démissionnaires, parmi lesquels Scott Schoettes, avocat dans l’organisation LGBT Lambda Legal, fondée en 1973.

« Trump ne cherche aucune contribution d’experts », a-t-il de nouveau réagi, ce 29 décembre, sur le Washington Post. La dernière réunion du groupe datait du mois d’août. Il n’y a pas non plus de justifications dans les courriers de résiliation des contrats, par ailleurs reçus mercredi, en poste courante. « Nous ne pouvons donc que spéculer sur les raisons, mais il est probable, comme toute nouvelle administration, que le gouvernement souhaite investir l’organe avec ses propres conseillers. Mais ils risquent d’être moins qualifiés, le principal critère de sélection étant d’affirmer sa loyauté à Trump. Nous avons un véritable problème avec ce président ! »

31 autres organismes consultatifs américains sont « sur la corde », d’ici l’automne 2019.

Mathieu Mercuri
stophomophobie.com