Bonne année : « Fièr-e-s de ce que nous avons accompli ensemble et continuerons à défendre en 2018 »

Information, sensibilisation, STOP HOMOPHOBIE aura produit et relayé en 2017 plus de 800 articles et témoignages, avec en moyenne 400.000 visiteurs par mois sur le site et un peu plus de 500.000 en portée sur la page. Merci !! Notre engagement demeure indéfectible, vous êtes notre force et vos messages de soutien le confirment encore aujourd’hui.

L’année aura été difficile. Une transition, avec des mises à l’épreuve permanentes, favorisées par des politiques peu volontaires et tant d’autres désillusions et clivages qui ont encore affaibli le tissu associatif.

En France, 1020 victimes pour 1084 infractions « anti-LGBT » recensées dans les procédures des forces de sécurité en 2016, selon le premier bilan publié par le ministère de l’Intérieur, avec une majorité de crimes et délits commis dans les très grandes agglomérations. Depuis 2013, nous en avons enregistré près de 48.000 diverses. Cette année, un peu plus de 8000, dont plus de 700 sur Twitter, avec très peu de suspensions de comptes, sinon restreints géographiquement. En conclusion, les utilisateurs sont masqués en France mais continuent de sévir ailleurs. On n’ose évoquer Périscope, le défouloir de tout. Facebook a mieux réagi en supprimant des dizaines de profils incitant à la haine.

« Ça commence par des crachats, ça finit par du sang » ? 43 agressions physiques, pour notre association, principalement en groupe, jusqu’à 20 personnes, avec trois victimes dans une même soirée. Et deux décès, que nous estimons directement liés à ces attaques. Nos pensées vont aux familles et proches. 17 plaintes déposées.

Et si depuis les traumatismes des cortèges des antis, la situation semble se stabiliser, les plus intégristes persistent, remobilisés pour les états généraux, préalables à la révision des lois de bioéthique, dont fait partie l’assistance médicale à la procréation (AMP). Des élus, majoritairement LR, ont même déposé un projet contre l’homoparentalité à l’Assemblée, mêlant outrageusement pédopornographie et mariage pour tous.

Nous avons mis en place une page dédiée à la bioéthique, avec le calendrier des événements, ainsi qu’une commission chargée de recueillir les informations, participer aux différents forums liés et synthétiser les auditions. Ils sont à votre écoute si vous souhaitez en savoir plus : bioethique2018@stophomophobie.com

Le Conseil d’Etat a par ailleurs rejeté notre recours, avec Mousse, le Comité IDAHO France et les ELCS, contre les critères de sélection des donneurs de sang, qui excluent les hommes ayant eu des rapports avec un autre homme dans l’année.

« Les autorités sanitaires doivent privilégier les mesures les mieux à même de protéger la sécurité des receveurs lorsque les données scientifiques et épidémiologiques disponibles ne permettent pas d’écarter l’existence d’un risque », a indiqué le Conseil, confirmant qu’une sélection des donneurs était possible. « A condition toutefois qu’elle soit effectuée en fonction de critères objectifs liés à l‘exposition au risque des donneurs pour éviter des discriminations à l‘encontre de certains candidats au don ».

L’Espagne et l’Italie interdisent légitimement le don du sang aux personnes (gays/hétérosexuels) quand ils ont des comportements à risque. Mais, comme l’a souligné Jean-Luc Romero, président d’ELCS, « la France préfère obliger tous les gays à être abstinents. » En attendant, c’est l’Établissement français du sang qui subit « l’absentéisme » des donneurs, s’alarmant d’une pénurie.

Beaucoup reste donc à faire. Nos avancées ne sont jamais acquises, sinon continuellement détricotées. Les Bermudes sont revenus, il y a quelques jours, sur la légalisation du mariage égalitaire, six mois après son adoption par leur Cour suprême. Destination touristique désormais ternie, comme pour la Turquie, qui a interdit « jusqu’à nouvel ordre » tous les rassemblements culturel LGBT. La Tunisie, le Maroc aussi, renonçant à abolir leur législation homophobe. L’Égypte a choisi de se lancer dans l’étude d’un projet de loi érigeant en infraction les rapports sexuels entre personnes du même sexe, avec des sanctions allant jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.

75 pays criminalisent ainsi les personnes LGBT dans le monde, dont 13 qui prévoient la peine capitale. La vague s’intensifie, au nom de la moralité, jusque dans les anciennes républiques soviétiques, alimentée par la croisade de la Russie contre les relations sexuelles non traditionnelles.

La Fédération doit en outre accueillir le Mondial en juin prochain. En prévision, le réseau FARE (Football Against Racism in Europe), partenaire de la FIFA, a annoncé la publication d’un Guide de « précautions » à destination des minorités. Prometteur ?

En Tchétchénie, le nettoyage préventif est largement entamé, dénoncé depuis des mois par plusieurs dizaines de rescapés, qui même exilés, restent hantés par les risques de représailles. « Imitation » des précédents, ces épisodes se sont multipliés partout, exacerbant les attitudes publiques hostiles à l’égard des communautés LGBT+ et de leurs défenseurs, maintenant marginalisés.

Nos mariages sont toutefois reconnus dans plus d’une vingtaine de pays désormais, dont 16 en Europe, avec l’Autriche qui doit l’ouvrir aux couples homosexuels au plus tard en 2019. En Asie, la Cour constitutionnelle de Taïwan a donné deux ans au gouvernement pour rectifier sa législation. Et l’Australie vient de l’autoriser, après une consultation publique qui a dégagé une majorité en faveur de l’égalité des droits.

L’Écosse a présenté des excuses à tous les hommes condamnés par le passé pour leur homosexualité, dépénalisée en 1981, reconnaissant ainsi pleinement les « torts de l’Etat ». Le Canada également, pour l’oppression des LGBTQ2 : « Nous ne laisserons plus jamais cela recommencer ! », a insisté le premier ministre Justin Trudeau, devant la Chambre des communes. « Je suis désolé, nous sommes désolés », a-t-il ajouté, endossant les « erreurs » des gouvernements successifs qui ont perpétué la discrimination.

Chez nous, les personnes décédées atteintes du VIH/sida ou d’une hépatite virale pourront enfin recevoir des soins funéraires, à partir du 1er janvier 2018 ! Une victoire pour les associations mais surtout pour le respect des personnes séropositives, discriminées jusque dans la mort, en vertu de deux textes datant de 1986 puis 1998, par crainte de contamination.

Et puis, Paris organise cette année et pour la première fois, la 10e édition des « Jeux pour le Respect », en coordination avec la Fédération internationale des GAY GAMES (FGG). Déjà 6 000 participant.e.s ! Nous sommes honorés d’en être partenaire et remercions l’ensemble des associations participatives à ce rassemblement international.

Nous remercions également toutes les organisations qui se sont investies à nos côtés, particulièrement Mousse et le Cabinet Deshoulières, notre conseil, qui nous épaule. Merci à la députée LaREM Laurence Vanceunebrock-Mialon « en marche contre les inégalités » que subissent nos familles.

Célébrons ces valeurs qui nous unissent, mettons-les en pratique. Nous vous rappelons que vous avons un site en commun, « Justice LGBT », avec à votre disposition toute une documentation juridique contre les discriminations LGBTphobes.

Meilleur vœux, merci pour votre soutien, militants, bénévoles, nous sommes fiers de ces actions accomplies ensemble et que nous continuerons à défendre en 2018.

Restons mobilisé-e-s, c’est notre meilleur espoir !

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