« Justice du XXIe siècle » : L’Assemblée facilite davantage le changement d’état civil pour les personnes trans

Les députés ont adopté aujourd’hui des amendements en nouvelle lecture au projet de loi sur la modernisation de la justice du XXIe siècle pour faciliter encore davantage le changement d’état civil pour les personnes trans.

Des associations LGBT, dont l’ANT (Association nationale transgenre), avaient demandé le retrait « pur et simple » d’une disposition introduite en première lecture, à l’initiative des députés PS Erwann Binet et Pascale Crozon qui visait à faciliter ce changement d’état civil. Une disposition qui avait ensuite été sous-amendée de manière restrictive par le gouvernement, à la grande colère des associations. Ces dernières estimaient que la rédaction finale n’atteignait pas l’objectif de « démédicalisation » recherché et portait « gravement atteinte à la dignité et aux droits fondamentaux » des personnes trans.

Le texte stipulait notamment que les requérants devaient en effet prouver que leur sexe à l’état civil ne correspond pas à celui auquel ils appartiennent « de manière sincère et continue ». En commission les députés avaient déjà supprimé cette dernière mention, contestée par les associations pour son flou.

La nouvelle formulation, réécrite en séance, stipule que toute personne majeure (ou mineure émancipée) qui démontre par « une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe à l’état civil ne correspond pas à celui dans lequel elle se présente et dans lequel elle est connue peut en obtenir la modification ».

Ces faits peuvent être par exemple « de se présenter publiquement comme appartenant au sexe revendiqué » ou « d’être connue sous le sexe revendiqué de son entourage » La nouvelle mouture du texte affirme aussi clairement que « le fait de ne pas avoir subi des traitements médicaux, une opération chirurgicale ou une stérilisation ne peut motiver le refus de faire droit à la demande ».

La requête de changement d’état civil devra se faire devant le tribunal de grande instance qui ordonnera que la modification du sexe et, le cas échéant, des prénoms, soit portée en marge de l’acte de naissance de l’intéressé.