Genre et sexualité : Michèle Alliot-Marie contre l’utilisation du mot «mariage» mais pour la généralisation d’une «union civile»

Michèle Alliot-Marie ne veut plus entendre parler du «mariage» : «Le terme a une connotation religieuse». L’élue du Sud-Ouest préfèrerait l’emploi de la formule «d’unions civiles», sans référence à une sexualité. Ah ?!

L’ancienne ministre UMP se défend de vouloir polémiquer sur le mariage homosexuel. Au Parlement européen pourtant, en commission des affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie a demandé, lundi, au travers d’un amendement de supprimer un paragraphe d’un rapport sur les droits de l’homme et la démocratie.

Dans ce texte de 22 pages, l’ancienne ministre des Affaires étrangères du gouvernement Fillon souhaite voir disparaitre cinq lignes qui «saluent la législation du mariage homosexuel ou des unions civiles homosexuelles dans un nombre croissant de pays». Le paragraphe encourage également l’Union européenne à la «reconnaissance du mariage homosexuel ou de l’union civile homosexuelle comme un enjeu politique, social et lié aux droits civils et aux droits de l’homme».

Le motif de sa demande? L’emploi du terme «mariage», selon l’eurodéputée UMP. «Le terme a une connotation religieuse», justifie son entourage. L’élue du Sud-Ouest préfèrerait l’emploi de la formule «d’unions civiles» qui gommerait, selon elle, les distinctions faites entre les orientations sexuelles.

Jean-Luc Mélenchon, s’affichant sur son compte Twitter en train de voter contre cet amendement «qui supprime la légalisation du mariage homosexuel» au côté du leader espagnol de Podemos Pablo Iglesias s’est attiré l’ire de l’ancienne ministre.

Sur sa page Facebook, elle s’interroge: «Jean-Luc Mélenchon a-t-il muté comme le plus fervent défenseur de la religion»?, récuse-t-elle. «Cette définition ayant une connotation religieuse, elle ne devrait pas être utilisée ni dans une République laïque ni au sein d’une Institution également laïque telle que le Parlement européen. Je suis donc contre l’utilisation du mot «mariage» là où il n’a pas lieu d’être. En revanche, je suis pour la généralisation d’une «union civile», sans référence à une sexualité ou à un genre», a-t-elle écrit. «L’utilisation du terme mariage est un vrai problème, et le débat devrait également être posé en France», prône son entourage.

La semaine passée, l’ancienne ministre s’en prenait déjà au texte de ce rapport sur les droits de l’homme et avait déposé un amendement visant à faire supprimer la mention des pays de l’Arabie Saoudite et du Koweït dans un passage lisant les États qui ont connu une «augmentation marquée des exécutions».

En 2013, Michèle Alliot-Marie réclamait un référendum sur la question du mariage ouvert aux couples homosexuels. Elle estimait que le mariage était «la base de nos institutions, de la société».

Par Mathilde Siraud