Quatre Malaisiens condamnés à des coups de bâton pour des « relations homosexuelles »

Âgés de 26 à 37 ans, ils ont reçu, lundi 18 novembre, six coups de bâton chacun dans une prison proche de la capitale Kuala Lumpur pour avoir voulu se livrer à « des relations contre nature », rapporte l’AFP. Les quatre hommes ont reconnu les faits et ont également été condamnés par un tribunal islamique (TGI de Selangor Syariah) à une amende et à 6 mois de prison pour trois d’entre-eux et à 7 mois pour le quatrième.

Ils avaient été arrêtés l’année dernière dans un appartement au cours d’un raid d’une cinquantaine de policiers, alertés en surveillant des messages privés échangés par les participants à un événement privé, selon Amnesty. Un cinquième homme, condamné avec les autres, n’a pas été flagellé, dans l’attente d’un appel, y compris pour la « bastonnade », peine inhumaine et dégradante, par ailleurs interdite par le droit international. Six autres personnes, arrêtées eux aussi dans l’appartement, doivent encore être jugés. Elles ont toutes plaidé non-coupable.

« Toute cette affaire est un scandale et une parodie judiciaire », a dénoncé dans un communiqué, ce 19 novembre, le directeur d’Amnesty en Malaisie, Shamini Darshni Kaliemuthu, appelant les autorités à abandonner les poursuites contre les six autres hommes « avant qu’ils ne subissent le même traitement injustifiable. »

« Les relations entre personnes de même sexe ne sont pas un crime. Les vrais crimes ici ce sont ces châtiments cruels. La Malaisie devrait créer un environnement dans lequel la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre n’est pas discriminée, où l’on n’emprisonne pas et on ne bat pas des gens innocents… Le pays doit ratifier la Convention des Nations Unies contre la torture. »

L’Agence France-Presse indique ne pas avoir pu joindre les autorités judiciaires locales.

La Malaisie a un double système judiciaire, les tribunaux islamiques étant habilités à traiter les questions religieuses et familiales, ainsi que des affaires de mœurs pour les musulmans. La sodomie est considérée comme un crime par le droit islamique ainsi que par le Code pénal malaisien, hérité de l’époque coloniale.