Malaisie : un « coupe-circuit » pour interrompre les concerts jugés « controversés »

Les organisateurs de spectacles en Malaisie devront désormais s’équiper d’un « bouton d’arrêt d’urgence » pour couper l’électricité et suspendre les représentations d’artistes, principalement étrangers, qui viendraient à enfreindre les réglementations locales, a annoncé devant le Parlement le vice-ministre en charge des communications et du numérique, Teo Nie Ching, ce 1er novembre.

La mesure est consécutive au tollé suscité en juillet dernier par l’annulation du festival Good Vibes à Sepang, proche de la capitale Kuala Lumpur, à la suite du baiser sur scène entre le chanteur, Matty Healy, et bassiste, Ross MacDonald, du groupe britannique « The 1975 » qui dénonçaient les lois anti-LGBT+ du pays, rappelle The Guardian. Le groupe avait ensuite écourté son concert et annulé celui prévu en Indonésie voisine.

Un acte de contestation que Teo Nie Ching avait immédiatement qualifié de « grossier » parce qu’ « à l’encontre des manières et valeurs de la culture locale ». Avec ces nouvelles « directives plus strictes », il espère inciter les artistes étrangers à y adhérer.

Sur la chaîne singapourienne Channel News Asia, l’organisateur du festival Good Vibes, l’entreprise Future Sounds Asia, a déclaré travailler sur un système de coupe-circuit pour éviter une récidive de l’incident des « The 1975 », qui aura tout au moins promu les réglementations locales en matière de représentations. « Les artistes qui se produisent dans le pays en sont encore plus conscients », a-t-il insisté, ajoutant que l’événement n’avait pas néanmoins souffert d’une baisse d’intérêt. L’entreprise a pourtant intenté une action contre « The 1975 », notamment accusé d’avoir « terni » sa réputation.