Répression anti-LGBT en Tchétchénie : La Belgique octroie des visas humanitaires à 5 « rescapés »

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Un an après les révélations de Novaya Gazeta, les victimes de la « purge » continuent de fuir la Tchétchénie. Elles couraient le double risque d’être pourchassées et maltraitées par les forces de sécurité, mais aussi leurs proches.

La Belgique vient d’en accueillir 5 nouvelles, ce vendredi, rapportent notamment De Morgen. « Quelque chose de concret dans ce dossier », a réagi le secrétaire d’Etat à l’Asile et la migration Theo Francken. Il est « devenu évident » que la communauté LGBT « était maltraitée et certains de ses membres assassinés » en Tchétchénie. Il a eu des contacts avec des organisations actives et a également « parlé avec plusieurs victimes ».

« J’ai écouté leurs hist oires d’intimidation, d’emprisonnement, de tortures pendant des jours et des jours et de rejet par la communauté tchétchène ». L’octroi des visas, sur base de dossiers « screenés » scrupuleusement, s’est fait via l’ambassade de Belgique à Moscou et « en concertation avec le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders ».

Le travail remarquable des défenseurs des droits humains, notamment de l’ONG Réseau LGBT russe, a permis de reloger en sécurité 116 personnes de Tchétchénie, dont 98 ont quitté la Russie. Mousse, STOP homophobie et le Comité IDAHO France, trois associations lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) françaises, ont déposé plainte, le 16 mai 2017, contre Ramzan Kadyrov devant la Cour pénale internationale (CPI) pour « génocide ». Un an après la justice n’a toujours pas été rendue. Les autorités russes n’ont pas pris de mesures concrètes. À ce jour, personne n’a eu à répondre de ces actes.

« Il y a un an, le gouvernement russe a tourné en dérision et balayé d’un revers de main ces informations choquantes émanant de Tchétchénie. Depuis, nous avons assisté à un déploiement de déni, de dérobade et d’inaction de la part des autorités, qui ont à maintes reprises refusé de diligenter une enquête officielle sur les crimes odieux signalés et ont ignoré les éléments crédibles dévoilés entre autres par Novaya Gazeta », a déclaré Denis Krivosheev, directeur adjoint pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International, qui demande une nouvelle fois aux autorités russes d’enquêter dûment et sans délai.