Peine de mort pour homosexualité ou adultère : « Préoccupée », la France appelle Brunei à renoncer !

Invoquant la loi islamique, le sultanat de Brunei, petite mais riche monarchie pétrolière d’Asie du sud-est, a annoncé l’entrée en vigueur d’un nouveau code pénal le 3 avril 2019, « qui prévoit des châtiments corporels et la peine de mort pour des incriminations notamment d’homosexualité, d’apostasie, de blasphème et d’adultère.

« Préoccupée », la France appelle donc le Brunei « à renoncer à ce projet et maintenir son moratoire de fait des exécutions capitales depuis 1957. Elle réitère son opposition à la peine de mort, en tous lieux et toutes circonstances », et rappelle que cette nouvelle législation est « contraire aux engagements internationaux » pris par le Brunei Darussalam en matière de droits de l’Homme, en particulier la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants signée par ce pays en 2015, la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant, la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, ainsi que la Déclaration des droits de l’Homme adoptée par l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est en 2012.

La haute-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, avait déjà dénoncé lundi des « peines cruelles et inhumaines » et réclamé l’annulation de ces dispositions. L’acteur américain George Clooney, rejoint par le chanteur britannique Elton John, a aussi lancé une campagne appelant au boycott de neuf hôtels de luxe (dont le Meurice et le Plaza Athénée à Paris) liés au sultan de Brunei.

Une trentaine d’intellectuels, d’artistes et de personnalités, à l’initiative du philosophe Daniel Salvatore Schiffer, se sont associés à la mobilisation internationale avec une pétition pour là encore inciter « instamment au sultan du Brunei, Hassanal Bolkiah, de renoncer, toutes affaires cessantes, à cet odieux assassinat, que ce soit par lapidation, pendaison ou toute autre forme de torture, d’hommes et de femmes dont le seul «tort», aux yeux de cette lecture abusive, outrancière et caricaturale de l’islam (culture pour laquelle nous éprouvons, par ailleurs, le plus grand respect), est d’aimer, sincèrement, une personne du même sexe ou en dehors des liens du mariage. »