Malgré leur interdiction, les thérapies de conversion toujours pratiquées en France

Les thérapies de conversion, pratiques visant prétendument à modifier ou réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, vraie ou supposée, d’une personne sont interdites en France depuis janvier 2022, passibles d’emprisonnement et jusqu’à 30 000 euros d’amende.

BFMTV a pu néanmoins s’infiltrer en caméra cachée dans un séminaire organisé dans le sud de la France par l’association protestante Torrents de vie, mouvement dit « évangélique », pour « aider les personnes chrétiennes à tendance homosexuelle, qui se sentent mal à l’aise dans leur identité ». 27 personnes y ont participé avec au programme, prières et échanges en petits groupes pour « renoncer au feu du désir ».

Implantée dans une quinzaine de villes françaises, Torrents de vie a été fondée par l’américain Andrew Comiskey qui serait devenu hétérosexuel grâce à l’intervention de Dieu et à ces thérapies. L’association avait déjà été épinglée dans un rapport de la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, en 2021. Elle assure toutefois n’avoir jamais reçu de mineurs lors de ses séminaires, qu’elle dément également être une « thérapie de conversion ». Il s’agirait d’aider « à la restauration de l’identité relationnelle et sexuelle » des participants, « souvent déchirés entre leur sexualité et leur vie chrétienne ».

La ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et hommes et de la lutte contre la discrimination, Bérangère Couillard, a condamné et annoncé saisir le procureur de la République avec l’espoir d’une dissolution du mouvement en cas de condamnation. Elle invite les victimes à déposer plainte.

STOP homophobie n’est pas actuellement recevable à agir, la procédure n’étant pas prévue par l’article 2-6 du code pénale. Mais un amendement doit-être déposé par le député Raphaël Gérard à l’assemblée nationale, lors de l’examen du projet de loi visant à sécuriser l’espace numérique en septembre, pour améliorer la répression judiciaire et faciliter la possibilité des associations d’ester en justice.