Maroc : Deux jeunes femmes livrées au lynchage pour une fête d’anniversaire et des rumeurs d’union (VIDEOS)

Hiba et Faty, la vingtaine, amies depuis 5 ans, ont célébré l’anniversaire d’une de leurs proches, dans un café privatisé de Oujda, au nord-est du Maroc. Une soirée « orchestrée », au cours de laquelle les deux jeunes femmes ont « mimé » des fiançailles, avec le gâteau et des instants de complicités, repartagés sur les réseaux, à leur insu, comme « le premier mariage lesbien » dans l’histoire du Royaume.

Les photos et vidéos ont rapidement suscité commentaires haineux et menaces. « Vous faites honte au pays, vous méritez d’être torturées jusqu’à ce que mort s’ensuive », s’est même indigné un internaute, relayé par la presse locale.

« Nous voulions simplement nous amuser et faire une petite fête », a réagi Hiba, démentant toute rumeur d’union. « J’étais habillée en caftan et Faty en chemise, nos amis nous ont donc lancé ce gage… Cette histoire de cérémonie n’était qu’une blague », assure-t-elle, regrettant la discrétion médiatique des autres convives, « par peur des représailles : Nous n’avons personne pour nous soutenir ».

Et, pour les baisers échangés sur certaines images, « c’est quelque chose de normal, beaucoup de copines s’embrassent de la sorte, il n’y a rien de bizarre », ajoute Faty, si ce n’est ce « manque de distinction entre une amitié profonde et une relation homosexuelle ». « Les gens parlent toujours de moi, à cause de mon style (…) Mais, personne n’a le droit d’interférer dans notre vie, sans demander notre avis ! »

La jeune femme a fui le domicile familial, après que son frère ait tenté de l’assassiner, suite à la diffusion des images de la soirée. Sa mère a appelé les Marocains à la « clémence », certains commentaires incitant effectivement au lynchage des deux amies. Elle considère que sa fille est « malade » : « elle s’est toujours habillée comme un garçon, mais n’en demeure pas moins une fille comme les autres », a-t-elle expliqué sur la chaîne par Chouf TV, soulignant « son désarroi face à la situation vécue par sa famille ».

Anne V. Besnard
stophomophobie.com