Mariage gay, PMA, GPA : Valls plaide pour un dialogue plus ouvert et apaisé avec les catholiques

“Le mariage, c’est fait, c’est rentré dans les faits. Tout le monde sait qu’on n’y reviendra plus”, a-t-il expliqué devant quelques journalistes en marge de la cérémonie de canonisation de Jean XXIII et Jean Paul II. Mais il a plaidé pour “l’apaisement et le rassemblement” concernant “toute une série de débats”, notamment “la fin de vie et la PMA-GPA” (procréation médicale assistée et grossesse pour autrui).

Sur ces sujets, “des interrogations existent partout”, au-delà des clivages traditionnels gauche-droite, a-t-il relevé. “Nous avons toujours maintenu un dialogue avec l’épiscopat”, a-t-il soutenu, ajoutant que le président François Hollande était “sensible au fait que certains sujets de société doivent être traités avec méthode”.

“La société française est divisée, meurtrie”, a analysé le Premier ministre ajoutant: “On ne peut pas à la fois dire qu’on écoute le message lancé par les électeurs (ndlr: lors de la débâcle des municipales) et dire ‘on y va, on continue'”. “Il est important de montrer des signes de respect et de reconnaissance”, a-t-il dit, rappelant qu’il avait fait la veille grand croix de la Légion d’honneur, plus haute distinction française, le cardinal Roger Etchegaray, “un grand Français”.

“C’est la preuve que la République est forte quand elle n’a pas peur de respecter les diverses confessions”, a-t-il dit, soulignant qu’on “n’est plus en 1905, avec une bataille entre l’Etat et l’Eglise catholique”. “La France a une histoire. Personne ne va le nier, l’effacer”, a-t-il dit en référence aux racines chrétiennes de la France et de l’Europe souvent évoquées par le Vatican et le monde catholique, ajoutant: l’heure est “au dialogue et au respect”.

Les relations entre le gouvernement socialiste et l’épiscopat catholique s’étaient singulièrement tendues lors de l’adoption de la loi sur le “mariage pour tous” et les importantes manifestations qu’elle avait suscitée.

En réponse à une question sur la gestion de ces manifestations, Manuel Valls a répondu: “En tant que ministre de l’Intérieur, je ne pouvais pas accepter le désordre et la confusion”, déclarant qu’il avait dû réprimer les agissements de “groupes néo-nazis, qui n’avaient rien à voir avec la majorité des manifestants”.