L’auteur des tags haineux sur les façades du Cox et Banana Café condamné pour « dégradation » et « injures homophobes »

L’auteur des tags antisémites et homophobes retrouvés sur les façades des bars parisiens, le Banana Café et Cox, a été condamné pour dégradation de biens et injures homophobes à 1000€ d’amende, un stage de citoyenneté de deux jours, ainsi qu’à réparer le préjudice subi par les établissements.

Les 30 juin et 6 juillet 2020, les devantures du « Banana Café » et du « Cox », bars lgbt+ emblématiques des Ier et 4e arrondissement de Paris, étaient dégradées, recouvertes notamment de croix gammées, rapidement effacés par les services de la Mairie.

Le Banana a porté plainte le 3 juillet 2020, ainsi que le Cox, soutenus par STOP Homophobie. Trois mineurs ont été interpellés et un adulte, co-auteur des faits, poursuivi devant le Tribunal correctionnel de Paris.

A la suite de l’audience du 6 janvier 2021 devant la 17eme chambre du Tribunal correctionnelle, le prévenu a été condamné pour « dégradation de biens et injure publique à raison de l’orientation sexuelle », à 1000€ d’amende avec sursis, un stage de citoyenneté de 2 jours, ainsi qu’à 2201 € d’indemnités (800 € au profit du Banana Café en réparation de son préjudice et 300 € en remboursement de ses frais d’avocats ; 1 € au profit du Cox en réparation de son préjudice et 300 € en remboursement de ses frais d’avocats ; 500 € au profit de STOP Homophobie en réparation de son préjudice et 300 € en remboursement de ses frais d’avocats).

Dans son jugement du 26 mars 2021, le tribunal a souligné que « l’apposition sur les vitrines d’établissement notoirement connu pour recevoir une clientèle dite “LGBTQ+” de la svastika [croix gammée], emblème du régime nazi lequel s’est notamment illustré par la stigmatisation et l’élimination de homosexuel, est une marque de méprit et de haine à l’égard de la communauté des personnes supposées se rattacher à cette orientation sexuelle et essentialisées pour cette raison. L’apposition stigmatisante sur des vitrines de la croix gammée comporte ainsi la charge violente qu’implique le rapprochement inévitable avec les circonstances historiques de ce type de peinture, faisant référence comme le soulignent les parties civiles, à l’utilisation par le régime nazi de ce symbole pour stigmatiser, déporter et éliminer les homosexuels à l’instar des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, s’inscrivant, comme le souligne la représentante du ministère public, dans le cadre d’une recrudescence de gestes qui intéressent la société et non seulement les établissements dont s’agit. »

Pour Etienne Deshoulières, avocat des parties civiles, « ce jugement est important, car il contribue à la reconnaissance par l’État français de la déportation des homosexuels pendant la Seconde Guerre mondiale. La croix gammée est évidemment le symbole de l’antisémitisme du régime nazi, mais aussi celle de son homophobie. »