La majorité des français considère qu’il est « difficile » d’être homosexuel, a fortiori dans le milieu du football

L’institut Ipsos a publié, ce 17 mai, une étude menée en partenariat avec l’association Foot Ensemble auprès de 2 176 personnes (entre le 6 et le 8 février 2018), sur les perceptions qu’ont les Français de l’homosexualité. La majorité « l’accepte aujourd’hui », mais l’homophobie reste perçue comme « répandue », à l’instar du racisme et du sexisme. Dans ce contexte, 1 sur 2 (50%) considère qu’il est difficile d’être homosexuel dans l’Hexagone, et près de 7 sur 10 (69%), dans le football, particulièrement pour un joueur professionnel (79% vs 61% pour une joueuse professionnelle). Difficulté qui s’explique notamment par des propos homophobes enracines et banalises.

1 Français sur 4 (25%) et 1 spectateur sur 3 (34%) reconnait ainsi avoir prononcé « pédé », « tarlouze », « tapette » devant un match. Attitude qui s’amplifie, plus l’investissement est important, jusqu’à 58% chez ceux qui pratiquent le football.

Ces mots sont par ailleurs perçus comme des insultes ou propos blessants pour les homosexuels par près de 2 sondés sur 5 (respectivement 45% et 41%). Plus d’1 sur 4 (27%) les juge également homophobes.

Parmi ceux qui pratiquent le football, 40% reconnaissent que ce sont des insultes, 24% pensent qu’ils peuvent être blessants, mais seuls 12% les considèrent comme homophobes. 36% estiment qu’ils sont dits sans rapport avec l’homosexualité (vs. 30% des Français) et 15% les incluent dans le folklore du football (« Ce sont des mots habituels dans certains sports »). Seuls 13% jugent que ces propos devraient être interdits (vs. 22% des Français).

Face à ces constats, la lutte contre l’homophobie dans le milieu du football devient « essentielle », pour la grande majorité des Français (85%), et ce, principalement via la sensibilisation des plus jeunes, ainsi que par la sensibilisation des entraîneurs et responsables de clubs professionnels (42%).

Mais, si « pédé », « tarlouze », « tapette » étaient prononcés dans le cadre du club de football des enfants des personnes interrogées, ils seraient beaucoup moins acceptables. Il s’agirait d’insultes (49%), de propos dévalorisants (28%), homophobes (29%) ou qui devraient être interdits (28%).

« Fait intéressant », souligne l’étude, le coming out d’un joueur de football professionnel qu’ils apprécient serait particulièrement bien accepté auprès des amateurs de football : 1 sur 2 estime que cela ne changerait rien à leur opinion actuelle à l’égard de ce joueur, 29% estiment que cela les laisserait indifférents et 1 sur 4 (25%) resterait supporter de ce joueur. Seuls 7% seraient déçus.