Lauréats 2018 du « Paris Prize for LGBT Rights » : Handi-Queer, la NGLHRC et Ameen Rhayem (VIDEO)

De nombreuses personnes, à travers le monde, restent discriminées et voient leurs droits violés en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, Anne Hidalgo a remis, ce jeudi 17 mai 2018, le premier « #ParisPrizeforLGBTRights », en présence de son adjointe Hélène Bidard, et de Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la Maire du 12e arrondissement de Paris et conseiller régional. C’était d’ailleurs la première des 52 recommandations de son rapport « Paris, ville phare de l’inclusion et de la diversité » : Un Prix décerné à « un•e militant•e ou une association qui se distingue par des actions courageuses et inspirantes en faveur de l’égalité des droits ».

Les récipiendaires sont choisis par un jury composé de huit membres auquel s’ajoute un président. Pour cette première édition, Edwin Camron, Juge de la Cour Constitutionnel d’Afrique du Sud, qui a distingué :

Handi-Queer, toute jeune association qui lutte contre l’handiphobie et les LGBTQIphobies. Son champ d’action s’articule autour de l’intersectionnalité entre handicap et orientation sexuelle/identité de genre/caractéristiques sexuelles. Ils militent notamment pour la « normalisation » des corps et la dépathologisation des handicaps ainsi que la déconstruction des processus sociaux qui contribuent à faire des personnes handicapées des personnes victimes de « discrimination » car perçues comme diminuées. Le mouvement « handiqueer » s’intéresse également à la sexualité des personnes handicapées et à la reconnaissance de leur vie sexuelle. L’association tient un blog et une page Facebook où ils partagent leurs expériences en tant « qu’Handiqueer ».

La Commission nationale des Droits humains des Gay et Lesbiennes du Kenya (NGLHRC), organisation qui fait un travail révolutionnaire dans le contexte difficile de l’émergence des démocraties africaines. Actuellement, ils travaillent à une affaire qui permettrait de faire tomber la criminalisation des relations sexuelles consenties entre personnes de même sexe.

Ameen Rhayem, journaliste et présentateur, militant trans engagé comme bénévole depuis l’âge de 18 ans, dans plusieurs associations LGBTQI+ au Liban. Il a travaillé avec des travailleurs migrants et avec des enfants dans le besoin. Son travail au sein de la Fondation arabe pour les Libertés et l’Égalité lui a permis de renforcer son savoir qui lui est désormais utile dans sa vie de tous les jours. Il a dédié toute son éducation, ses efforts, son temps et son travail à sa communauté. Il a publié 12 vidéos entre 2016 et 2017 sur son compte Facebook pour répondre à des présentateurs qui avaient accueilli des personnes trans sur leurs plateau, pour leur expliquer comment traiter les sujets relatifs à la communauté sans être irrespectueux, harceleur, grossier ou pourvoyeur de haines. Toutes sont devenues virales et de nombreuses organisations de la région les ont relayées. Ameen Rhayem a été ensuite invité dans des vidéos en arabe, produites pour la page Facebook du GAB (Gender and Bodily rights media center) au sujet du genre et de la sexualité, à l’occasion de la semaine de visibilité des personnes trans.

Avec l’organisation de cet événement, Paris se place « à la pointe d’un combat majeur, conforme à ses valeurs et à son Histoire ». Ville de conquêtes et de progrès, Paris continue ainsi de porter « les exigences d’égalité des droits et de liberté pour chacun d’être soi-même. C’est pourquoi nous agissons au quotidien, auprès des associations, pour lutter contre les préjugés et les discriminations qui touchent les personnes LGBT+ », s’est félicitée Mme Hidalgo.

Parmi les membres du Jury, Stuart MILK, Fondateur de la Fondation Harvey Milk, Thierry MOULIN, Co-président de l’Association pour la reconnaissance des droits des personnes homosexuelles et transsexuelles à l’immigration et au séjour (ARDHIS) et Alice NKOM, avocate au barreau de DOUALA, Présidente de l’Association de défense des homosexuels du Cameroun, par ailleurs Lauréate également cette année du Prix IDAHOT « Pour la liberté » (Comité IDAHO France, STOP homophobie, Mousse).