Boycotter la vodka russe: la fausse bonne idée?

Attaquer la Russie là où ça fait mal: au porte-monnaie. C’était bien l’ambition du journaliste et militant LGBT américain Dan Savage, qui a lancé il y a quelques jours un appel au boycott de la vodka russe que nous avons également relayé.

La mesure se veut une réponse à la loi récemment promulguée par le président Vladimir Poutine, qui réduit au silence les associations gay, lesbiennes et queer du pays. Le mouvement, lancé sur twitter sous le hashtag #DumpStoli vise notamment la marque Stolichnaya, l’une des plus largement distribuées. Six bars gay de Chicago ont annoncé qu’elles arrêtaient immédiatement de vendre cette boisson, suivies par d’autres établissements à travers le pays.

Le boycott a eu un effet instantané. Sur Facebook, la page de «Stoli» s’est drapée d’une bannière arc-en-ciel: «Stolichnaya Premium Vodka se tient avec force et fièrement du côté de la communauté LGBT globale contre les actions et les croyances du gouvernement russe.»
Le patron de SPI Group, propriétaire de la marque pour l’exportation, exprime sa colère et son incompréhension, rappelant que les fameuses bouteilles sont produites en Lettonie (avec des ingrédients provenant de Russie). Aux Etats-Unis, la boisson fait d’ailleurs l’objet d’un marketing spécifique en direction de la scène gay, friande de vodka-pomme et de Stoli-Bolli. Basée au Luxembourg, SPI reste toutefois un consortium à capitaux russes.

Absurde ?

La polémique a grossi avec la critique émise par le militant LGBT russe Nikolaï Alekseev, qui a qualifié le boycott d’absurde. «Comment une compagnie commerciale pourrait-elle être responsable du gouvernement de Poutine? s’est-il interrogé. Même si elle faisait faillite, cela n’influencerait en rien les politiques en Russie et les décisions de la Douma.»

>> Il y a toujours des dommages collatéraux lorsqu’on fait un appel au boycott. Mais c’est un moyen tout à fait valable à utiliser pour faire passer un message. Quant au racolage que peuvent faire les compagnies russes pour s’attirer la clientèle gaie de l’Amérique et de l’Europe, si elles veulent nous émouvoir, il serait plus convaincant de les voir faire des représentations auprès de leur gouvernement et dénoncer les lois.

Il semble donc encore une fois que nos réactions dans le monde commence manifestement à faire effet. Continuons !

Aidez nous à dénoncez les conséquences des lois contre la « propagande » gay en Russie. Nos réactions dans le monde commence à affecter le régime politique de Monsieur Poutine.

http://www.change.org/fr/pétitions/partenaires-et-fournisseurs-des-j-o-de-sotchi-dénoncez-les-conséquences-des-lois-contre-la-propagande-gay-en-russie

Plus le nombre de noms recueillis sera élevé, plus la probabilité d’une action contre les lois homophobes russes, de la part du Comité international Olympique grandira, c’est pourquoi il est important de signer et de faire circuler les pétitions sans modération.

Avec 360.ch – C.-G. Francoeur