Act Up-Paris exprime sa colère après l’autorisation des « thérapies de conversion » au Brésil (VIDEOS)

La justice brésilienne a statué en faveur d’une action menée par une psychologue évangéliste, Rozangela Justino, et rétabli l’autorisation légale de mener des « thérapies de réorientation sexuelle », pourtant interdites dans le pays depuis 1999.

La tournure de cette décision judiciaire, rendue publique le 19 septembre dernier est particulièrement perfide, s’indigne Act Up-Paris, qui rappelle que dans son verdict, le juge Waldemar de Carvalho stipule simplement qu’on ne peut empêcher les psychologues de proposer ces « thérapies » aux personnes qui le désirent – bien qu’elles soient généralement imposées par la famille de l’intéresséE – mais renvoie par la même occasion l’homosexualité dans la case des maladies, dont elle n’avait que trop tardivement été rayée, en 1990 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a seulement 27 ans.

Derrière ces prétentions, la réalité que cautionne cette décision de justice est violente ! Elle a d’ailleurs a suscité un énorme tollé au Brésil et de grandes manifestations ont eu lieu le 22 septembre dans les grandes villes, car ce jugement remet en cause le règlement du Conseil fédéral de psychologie (CFP) du Brésil, qui interdit ces pratiques, sous peine de retirer leur licence professionnelle aux thérapeutes.

Act Up a donc choisi d’organiser un « zap » en « kiss-in », ce jeudi 5 octobre, devant l’Ambassade du Brésil à Paris, pour dénoncer cette légalisation de facto de ces pseudos traitements, qui « rabaissent, humilient, brisent, nuisent à notre santé, alimentent les nouvelles contaminations au VIH/SIDA et tuent. » Mais pour également soutenir toutes les personnes concernées, au Brésil comme partout ailleurs dans le monde.

Notons que la communauté LGBTI brésilienne est déjà extrêmement marginalisée, le Brésil étant le plus grand pays catholique au monde, aux mouvements évangélistes en expansion, qui compte le plus grand nombre connu de personnes trans tuées chaque année.

En décembre 2016, Malte est devenu le premier pays européen à interdire ces « traitements » censés « guérir » les personnes LGBT. En France, aucune loi ne les exclut explicitement ou prévoit de réponse pénale contre les « thérapeutes » qui les pratiquent. Une pétition, que nous soutenons, est toujours en ligne sur la plateforme Change.org