Turquie : La pride d’Istanbul dispersée à coups de gaz lacrymo, usage de chiens et matraquage (VIDEOS)

Des centaines de personnes s’étaient réunies ce dimanche 1er juillet pour manifester contre la violence et la discrimination des LGBT+, alimentées par le gouvernorat qui, depuis 2015, interdit systématiquement les rassemblements des fiertés, pour raisons de sécurité.

Mais les organisateurs étaient déterminés et l’ont d’ailleurs souligné dans un communiqué : « cette décision d’interdire la marche est discriminatoire, illégale et viole notre liberté de réunion ». Mais tandis que la mobilisation évoluait pacifiquement dans une rue piétonne, les marcheurs ont rapidement été dispersés, comme les années précédentes, à coups de gaz lacrymogène, usage de chiens et risque de matraquage de militants. La police antiémeute avait également bloqué les rues adjacentes avec des canons à eau.

L’homosexualité n’est pourtant pas un crime en Turquie, à la différence de beaucoup d’autres pays musulmans. Dans la semaine, les autorités de la capitale, Ankara, avaient aussi interdit la projection du film « Pride », une comédie dramatique de 2014, afin de garantir la paix.

Toutes les manifestations culturelles dédiées sont de toute façon prohibées dans la ville, pour ne pas inciter à de l’hostilité et de la rancune, d’une autre partie de la société, qui pourrait poser un danger imminent en termes de sécurité publique.

Une « bataille entre la démocratie libérale, basée sur les droits de l’homme, et une réaction autoritaire », s’est indigné l’eurodéputé allemand Terry Reintke. La communauté LGBT+ turque s’était réunie également à Berlin, en soutien à la marche en Turquie. En 2014, la 12e édition avait réuni près de 100 000 personnes.