Test de dépistage rapide du Sida : comment ça se passe ?

Alors que les auto-tests arrivent en pharmacie, les possibilités de dépistage rapide du HIV se multiplient, comme c’était le cas au Forum ’’C’est la rentrée” entre le 8 et le 10 septembre dernier et comme le propose l’association AIDES régulièrement. Concrètement, comment se passent ces tests à résultats rapides ?

Information, discussion, mise en confiance

Avant le test en lui même, Noham Bezzah, militant AIDES, pose des questions (“Qu’est ce qui vous amène à faire un test ?“), répète l’importance de la confidentialité (“tout restera dans ce camion“) et rappelle les précautions essentielles pour une bonne hygiène sexuelle (la visite annuelle chez le gynécologue ou le proctologue, les risques de transmissions, les règles en cas de fellation, les moyens de contamination des hépatites A, B et C etc).

Noham va ensuite présenter le traitement d’urgence en rappelant la nécessité de se rentre – dans les 48h au plus tard – aux urgences après un rapport à risque. “Le médecin évalue la prise le risque et prévoit un traitement d’urgence d’environ un mois pour détruire le virus avant qu’il n’aille détruire d’autres cellules. Il faut y aller le plus tôt possible, dans l’idéal les quatre premières heures“. Le test du VIH, lui, ne se fera que trois mois après la prise de risque. Pour le test rapide de dépistage, une goutte de sang prélevée au bout du doigt en une seconde suffit.

Si je dois vous annoncer un résultat positif, quelle sera votre réaction ?

Le plus délicat est bien entendu le moment de la réponse du test. L’entretien mené avant est aussi là pour tenter d’évaluer et d’anticiper la réaction en cas d’un résultat positif au virus. D’établir si la personne concernée se tournera vers ses proches, se “prendra en main“. “Cette question ’si je dois vous annoncer un résultat positif, quelle sera votre réaction ?’ sert à estimer comment la personne va réagir et qu’on puisse identifier si cette personne aura besoin d’un accompagnement dans le temps ou sera au contraire assez indépendante” explique Noham. Le but de l’association AIDES est de cerner l’épidémie et de remettre la personne au corps médical pour baisser sa charge virale.

Si le test est positif, les bénévoles proposent de garder le contact, d’accompagner jusqu’à ce que la personne n’en n’éprouve plus le besoin. “Accompagner les gens n’est pas toujours simple : certains prennent le taureau par les cornes, d’autres sont dans le déni… On propose de les accompagner aux rendez-vous, on organise des groupes de paroles qui les aident à voir d’autres parcours, des week-end ensemble… Il y a toujours quelque chose qui est mis en place, à plus ou moins long terme“. Cela fait 3 ans que Noham fait passer ces tests, il a du faire face à une dizaine de positifs. “On ne dit jamais positif, on dit que le résultat est “plutôt” positif car il devra être confirmé par une prise de sang.”

L’entretien se termine par un questionnaire DOLORES – anonyme là encore – qui permet à AIDES de mieux cerner la maladie, les moyens de contamination, les malades. “Ce questionnaire permet de savoir où se diriger, notamment pour la prévention“.

Depuis le mardi 15 septembre, les premiers auto-tests sont disponibles en pharmacies. Ils coûteront une trentaine d’euros pour un résultat en une 15aine de minute. Avec une petite aiguille, le patient pourra prélever une goutte de sang et l’appliqué sur le test. “On ne sera pas surpris d’avoir plein d’appels car les auto-tests ne sont pas si simples que cela à effectuer et les personnes auront besoin d’être rassurées, aiguillées” explique Noham à propos de la sortie de ces tests à effectuer soi-même.

Julia Fauconnier