« Sale pédé on va te faire la peau » : deux militants de AIDES victimes d’agression homophobe en pleine action de prévention

Le 21 avril dernier à Poitiers, deux militants de l’association AIDES, accompagnés de deux Sœurs de la Perpetuelle Indulgence, ont été molestés physiquement et menacés de mort alors qu’ils désinstallaient leur stand de prévention, le long du boulevard Chassaigne, lieu de rencontre extérieur régulièrement fréquenté par des HSH (hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes), public particulièrement vulnérable au VIH.

« Sale pédé on va te faire la peau », « baisse les yeux j’aime pas la façon dont tu me regardes ». Avec les injures et intimidation, s’en sont suivies une tentative de racket et de nouvelles menaces visant à « chasser nos deux militants de leur lieu d’action », précise l’association dans son communiqué.

« La motivation homophobe des deux individus ne laisse guère de place au doute. Ces actes sont hélas d’une affligeante banalité. »

Chaque jour en effet, « partout en France, des dizaines d’hommes, de femmes, d’adolescents-es se font ainsi humilier, agresser, insulter ou chasser au seul motif de leur orientation sexuelle réelle ou présumée », commente Angelo De Jesus Lucas, porte-parole de AIDES à Poitiers.

« Parce qu’ils-elles sont gays, lesbiennes, bi ou trans, ils-elles doivent être sans cesse sur leurs gardes, faire attention à leurs moindres gestes, bref dissimuler ce qu’ils-elles sont vraiment comme s’il s’agissait d’un crime. Cette homophobie assumée, encore en vigueur dans une partie non négligeable de la société, pousse des milliers de gays, lesbiennes, bi ou trans à la clandestinité, brise leur confiance en eux et nuit à leur capacité à prendre soin de leur santé. Notre soutien aux deux militants agressés ainsi qu’à l’ensemble des victimes de ces comportements inacceptables est bien évidemment total. »

Les deux militants sont choqués mais en bonne santé. La police a été très réactive, et une plainte a été immédiatement déposée. AIDES engage toute personne victime de faits similaires à en faire autant. « Comme pour les agressions sexistes ou xénophobes, il est temps que la peur change de camp. »

Pleine solidarité !