L’Allemagne va lever les restrictions encadrant le don du sang par les hommes bis et homosexuels

Le ministre allemand de la Santé Karl Lauterbach a annoncé mardi 10 janvier une levée des restrictions aux dons du sang par les hommes ayant des relations homosexuelles, qui dataient des années 80 et la crainte d’un risque plus élevé de transmission du virus du VIH au sein de la communauté.

Ce nouvel amendement sur les transfusions, stipulant désormais que « l’orientation sexuelle et l’identité de genre ne doivent pas être des critères d’exclusion », devrait entrer en vigueur le 1er avril, mais l’Ordre des médecins disposera de quatre mois supplémentaires pour élaborer une nouvelle directive non discriminatoire.

Les hommes bis et homosexuels pouvaient déjà donner leur sang depuis 2017, à la condition toutefois de n’avoir pas eu de relations sexuelles avec « un nouveau partenaire ou plus d’un partenaire sexuel » au cours des douze derniers mois. Délai qui passera à quatre mois en 2021.

L’abolition de cette discrimination était «  attendue depuis longtemps », a réagi le délégué ministériel à la cause LGBT Sven Lehmann, rappelant que ce n’était pas l’orientation sexuelle ou l’identité de genre qui devait être « déterminante pour une exclusion du don de sang, mais uniquement un comportement sexuel individuel à risque des donneurs potentiels ».

En France, depuis le 16 mars 2022, les HSH ne sont plus tenus de respecter une période d’abstinence pour pouvoir donner leur sang. Un arrêté publié au Journal officiel a supprimé toute référence au genre des partenaires sexuels dans la sélection. Cette décision s’inscrit dans le prolongement de la loi bioéthique et rend le don du sang accessible à tous sur la base des mêmes critères. Cependant, un nouveau critère a été ajouté : le donneur devra déclarer s’il prend un traitement pour la prophylaxie pré ou post-exposition au VIH, auquel cas le don sera reporté quatre mois plus tard. Le questionnaire permet également d’identifier des comportements à risque, incompatibles avec un don du sang (multipartenaires, consommation de drogues…), mais l’orientation sexuelle n’est plus mentionnée.