Quatre membres d’une famille poursuivis à Metz pour « persécutions homophobes » : le parquet demande la relaxe

Nièce, neveux et cousin, ils comparaissaient ce mardi devant le tribunal correctionnel de Metz pour « injures, incitation au suicide, menaces de mort et intimidation sur personne vulnérable en raison de l’orientation sexuelle ». Le parquet a requis leur relaxe en raison de la faiblesse des éléments à charge. Avec tout au plus, une amende de 500 euros à l’encontre de l’un des prévenus pour avoir menacé le plaignant de représailles s’il allait au bout de son action en justice. Et, il n’y a pas de preuves ?

Depuis 2009 pourtant, Jean-Luc Tritz, 42 ans, se bat pour que la justice reconnaisse ses plaintes. Un très long combat pour cet homme de 42 ans, handicapé à 79%, qui s’était attiré les foudres de sa famille en révélant son homosexualité.
Multiplication de menaces, courriers anonymes pour l’inciter à mettre fin à ses jours. Il s’agissait de « ne plus leur faire honte » :

« Je te souhaite un bon anniversaire pour tes 38 ans, avant que tu mettes fin à tes jours le plus vite possible (…) connard de PD », « Suicide-toi », « On te mettra la pression », « Qu’est-ce que tu attends pour passer le cap, tu es gênant pour nous, frères et sœurs, nièces, neveux », « Ne te présente plus dans la famille, la honte pour nous d’avoir une tarlouse parmi nous ».

Sous la pression, Jean-Luc tentera d’ailleurs de le faire. Des préjudices également constatées qui occasionneront quelques 90 jours d’ITT délivrés par un médecin.
En octobre 2013, il va pourtant relancer la justice et sa plainte va finalement aboutir à un procès, reporté ensuite en raison de l’absence d’avocats pour les prévenus.

Ces lettres, M. Tritz « a très bien pu les écrire lui-même, ou les faire écrire par un ami », a soutenu sa nièce à la barre, estimant que son oncle était « mal dans sa tête », « procédurier” et d’une « jalousie maladive ».

Selon le représentant du parquet, M. Tritz a fait plusieurs tentatives de suicide ces dernières années, mais elles ne sont « pas susceptibles d’être mises en rapport » avec les courriers anonymes, a-t-il estimé, citant notamment le flou des conclusions d’une expertise graphologique.
Par ailleurs, si un profond différend familial existe entre les protagonistes, « tout ne tourne pas » autour de l’orientation sexuelle du plaignant, a-t-il encore relevé, ne voulant pas d’un dossier « instrumentalisé » à des fins personnelles, sous couvert de la lutte contre l’homophobie.

Le tribunal correctionnel a mis sa décision en délibéré au 23 juin.

Terrence Katchadourian
@stop_homophobie
Avec source info : loractu.fr