« Nun of your business » ou l’histoire d’un amour inattendu entre deux nones (DOC/VIDEO)

Marita était nonne sur une île croate quand elle a rencontré Fani, la religieuse qui allait devenir son grand amour. « J’ai simplement écouté mon coeur », explique celle qui a depuis quitté l’Eglise catholique, tout comme son amie.

Leur vie est le sujet d’un documentaire qui vient d’être montré pour la première fois au Festival international du film ZagrebDox, raflant le prix des spectateurs.

« C’est l’histoire d’un amour inattendu et inhabituel mais je me suis davantage concentrée sur la question de la liberté individuelle », explique à l’AFP la réalisatrice Ivana Marinic Kragic.

« Nun of your business », dont le titre en anglais joue avec le mot « nun » (nonne) et l’expression « None of your business (ça ne vous regarde pas) », raconte la vie des deux femmes, de leur enfance dans des coins reculés de la Croatie à leur décision de rentrer dans les ordres et leur histoire qui dure depuis 10 ans.

« Elles ont trouvé la force de lutter pour leur amour, ce qui n’est pas généralement accepté dans notre société », ajoute la réalisatrice. Et d’expliquer qu’elle n’a pas voulu provoquer mais susciter l’empathie dans une société conservatrice, où les personnes LGBTQ sont victimes de discriminations et où l’influente Eglise catholique considère l’homosexualité comme un « handicap » et une « perversion ».

Ivana Marinic Kragic. Elle a mis sept ans pour tourner son film. Il lui a fallu gagner la confiance des deux jeunes femmes et que celles-ci se sentent à l’aise dans leur nouvelle vie « civile ».

Après quelques années à Zagreb, l’une travaille désormais dans le tourisme, l’autre dans la restauration et elles vivent sur Korcula, où elles ont trouvé l’acceptation de la famille de Marita.

Si elles ont perdu foi dans l’institution religieuse, elles ont gardé la leur et espèrent convaincre d’autres de suivre leur propre voie. « C’est ce que j’ai fait, à la fois au couvent quand j’ai réalisé que ce n’était pas pour moi, et concernant Fani », dit Marita.