M,F ou Blanc: «troisième genre» officiel en Allemagne à partir de Novembre

L’Allemagne est en passe de devenir le premier pays en Europe à introduire une troisième désignation «indéterminé» pour le sexe sur les certificats de naissance.

L’Union européenne, qui tente de coordonner les efforts de lutte contre la discrimination dans tous les États membres, reste à la traîne sur la question.

La possibilité de choisir “blanc”, en plus des choix standard de «Masculin» ou «Féminin» sur les certificats de naissance sera disponible en Allemagne à partir du 1er Novembre. La modification législative permet aux parents de retarder la détermination du sexe de leur bébé, ce qui permet à ceux nés avec des caractéristiques des deux sexes de choisir de devenir homme ou femme dans la vie plus tard. Avec cette nouvelle loi, des personnes peuvent également opter pour rester totalement en dehors du genre binaire.

L’Allemagne est le premier pays en Europe à introduire cette option – le journal munichois Süddeutsche Zeitung considère ce changement comme une «révolution morale».

La loi ne précise cependant pas comment ce changement affectera l’assignation du genre dans les autres documents d’identité tels les passeport qui nécessitent encore de choisir entre seulement deux catégories – “F” pour féminin et “M” pour masculin. Une troisième catégorie pourrait être introduite, désignée par la lettre “X”.

La loi a été adoptée en mai dernier mais vient juste d’être publiée, seulement six semaines après que l’Australie soit devenue le premiers pays du monde à introduire des consignes légales pour la reconnaissance du genre. Selon ce système australien, qui s’applique à tous les documents d’identité, les personnes peuvent choisir la troisième catégorie, indépendamment du fait qu’elles aient subit ou non une chirurgie de réassignation sexuelle ou une thérapie hormonale.

Bruxelles sous pression

La Finlande est le seul État membre de l’UE en dehors de l’Allemagne a avoir fait des progrès significatifs dans le domaine de la reconnaissance d’un troisième genre. En dépit de ses efforts, les obstacles bureaucratiques dans le pays nordique ont fait en sorte qu’il n’y ait toujours pas de changement législatif concret en vue.

Selon Silvan Agius, Directeur responsable pour les droits de l’homme dans l’association ILGA Europe – la section européenne de l’Association internationale des lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes – l’Union européenne est à la traîne sur la question. Bien que Bruxelles ai commandé un rapport sur les minorités trans et intersexes en 2010, et a depuis tenté de coordonner les efforts visant à interdire la discrimination fondée sur le genre, les progrès se font attendre.

«Les choses évoluent plus lentement que ce qu’elles devraient, au niveau européen», explique Agius. “Bien que Bruxelles ai renforcé ses efforts pour la sensibilisation aux discriminations contre les trans et les intersexuées, je voudrais voir les choses accélérer.”

Un rapport de 2012 sur les changements possibles du droit européen, co-écrit par Agius, constate que les discriminations envers les personnes transgenres et intersexuées sévissent encore dans tous les pays de l’UE.

“Cette décision de l’Allemagne mettra plus de pression sur Bruxelles”, conclut Agius. “Cela ne peut être qu’une bonne chose.”

source:.txy.fr/