L’ex-footballeur international Michael Essien « lâché » par plus d’un million de ses « followers » après son soutien à la communauté LGBT+ persécutée au Ghana

Depuis plusieurs semaines, la communauté LGBT+ ghanéenne est la cible des médias, politiques et autres dirigeants religieux, notamment suite à l’ouverture, en banlieue d’Accra, des locaux de la jeune association LGBT+ Rights Ghana.

Notons que les lois du pays criminalisent les relations charnelles entre adultes consentants de même sexe et le président Nana Akuffo-Addo a encore réaffirmé, il y a quelques jours, son opposition à toute décriminalisation ou légalisation, pendant son mandat.

Les principes fondamentaux de la Constitution ghanéenne garantissent pourtant l’égalité devant la loi, le respect de la dignité humaine et le droit à la vie privée. Mais des milices armées se sont même organisées avec pour objectif de « débusquer, capturer, punir et humilier les homosexuels ».

D’où le soutien de l’ex-international ghanéen Michael Essien, dit le « bison d’Accra », légende du football de Chelsea et des Black Stars, qui a appelé ses compatriotes à davantage d’ouverture, avec un #ghanasupportsequality. Mais son message, outre le lynchage, a suscité un désabonnement massif de ses comptes sur les réseaux, avec plus d’un million de ses fans rejetant sa proposition d’abroger la loi discriminatoire de l’époque coloniale.

Selon une récente enquête de l’ONG ghanéenne Africa Centre for International Law and Accountability (Acila), « 87 % des Ghanéens sont contre le fait d’autoriser les personnes LGBT à tenir des réunions publiques » et plus de 75 % d’entre-eux « approuvent les récentes déclarations homophobes des représentants de l’Etat et des chefs religieux ».

Pour Kwame Edwin Otu, professeur adjoint d’études africaines à l’Université de Virginie, et spécialiste des questions LGBT, cité par Le Monde : « Si la réaction des homophobes est aussi violente, c’est parce que le Ghana est en train de changer. Avant d’envisager une décriminalisation des relations homosexuelles, il faut provoquer le débat… »

Plusieurs personnalités, dont l’acteur Idris Elba et le mannequin Naomi Campbell, également « inquiets » de cette situation, ont publié lundi 1er mars une lettre ouverte exhortant les autorités à « un dialogue constructif avec les dirigeants de la communauté LGBT ».