Le footballeur italien Federico Bernardeschi dénonce l’homophobie dans le sport : « Et si j’étais gay ? Où est le problème ? »

Le footballeur italien Federico Bernardeschi, milieu de terrain du club de Bologne et ancien international, a pris publiquement position contre l’homophobie dans le football, dénonçant les moqueries et les insultes dont il a été la cible en raison de son apparence ou de ses choix vestimentaires.

Invité du podcast The BSMT, l’ex-joueur de la Juventus et du Toronto FC est revenu sur les stéréotypes et la virilité imposée dans le milieu du sport professionnel. « Il y a douze ans, j’ai porté une jupe. Et alors ? On a commencé à dire que j’étais gay. Et si je l’étais ? Où est le problème ? J’en serais fier », a déclaré le joueur de 31 ans, saluant « ceux qui ont eu le courage de faire leur coming out ».

Marié depuis 2021 à Veronica Ciardi, ancienne participante de Big Brother Italie, et père de deux filles, Bernardeschi a reconnu que ces attaques l’avaient marqué à ses débuts : « À 20 ans, lire ces mots me blessait. Aujourd’hui, j’ai appris à rire de moi-même. Nous, les personnalités publiques, avons une responsabilité : celle de faire passer des messages positifs. »

Déjà connu pour ses prises de position inclusives, Bernardeschi s’était illustré lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar en arborant des bandes arc-en-ciel peintes sur la main, en signe de soutien à la communauté LGBTQIA+. Ce geste avait alors contrasté avec le silence de la plupart des joueurs et fédérations, dans un pays où les symboles de la Pride étaient interdits par les autorités.

Son message, aujourd’hui, résonne dans un contexte où l’homosexualité reste encore largement taboue dans le football masculin professionnel, en Italie comme ailleurs. Peu de joueurs ont fait leur coming out, et ceux qui l’ont fait ont souvent subi une forte exposition médiatique et des réactions hostiles sur les réseaux sociaux.

Bernardeschi appelle à changer de regard : « Combien de fois m’a-t-on traité de gay ? Et si ça me plaisait, crois-tu que je ne te le dirais pas ? Au contraire, j’en serais fier. Dans ce monde, chacun devrait être libre de faire ce qu’il veut. »

En prenant la parole, le joueur rejoint la voix encore rare d’hommes hétérosexuels du milieu sportif qui utilisent leur notoriété pour dénoncer l’homophobie et promouvoir l’égalité. Son discours tranche avec une culture footballistique souvent marquée par le machisme et la peur du jugement, rappelant que le sport, censé unir, reste encore un terrain à conquérir pour la diversité et l’inclusion.