Le mariage pour tou-te-s, grand absent du premier Code civil chinois

La légalisation du mariage égalitaire figurait pourtant parmi les principales suggestions des citoyens lorsque les législateurs chinois ont sollicité l’an dernier des avis sur la manière de modifier le Code civil. Mais l’Etat n’a pas entendu l’appel de la communauté LGBT, le texte, promulgué en mai, définissant toujours le mariage comme « l’union entre un homme et une femme ».

Les gays et lesbiennes « ne se sentent pas respectés », s’insurge Sun Wenlin, premier en Chine à avoir lancé une procédure – infructueuse – en 2015 pour obtenir l’autorisation de se marier avec un partenaire de même sexe. Un rêve lointain dans ce pays qui classait encore officiellement l’homosexualité comme une maladie mentale jusqu’en 2001.

Des dizaines de millions d’entre eux vivent leur relation dans la clandestinité ou sont contraints à un mariage hétérosexuel pour répondre à la pression parentale qui exige des petits-enfants.

Cette non-reconnaissance est un « coup dur » pour les LGBT, victimes de brimades et d’une augmentation des licenciements abusifs, affirme en outre le responsable d’une association de défense, Peng Yanhui. « Des centaines de milliers de personnes se sont manifestées. Elles ont partagé leurs histoires personnelles parce qu’elles voulaient du changement », assure-t-il.

Des parents ont apporté leur soutien. Des actifs qui cachaient leur situation à leur employeur ont accepté de tomber le masque, ainsi que des couples homosexuels désirant adopter. Beaucoup ont d’ailleurs réagi en faisant pression sur les universitaires et les élites qui ont l’oreille du Parti communiste (PCC) au pouvoir, se mobilisant sur les réseaux sociaux avec l’organisation de mariages « virtuels », où le public était invité à formuler des vœux en ligne.

Ce premier Code civil reconnaît néanmoins désormais le « droit de résidence », qui permet au propriétaire d’un bien immobilier d’accorder à un individu le droit d’y vivre pour une durée déterminée. Une rare protection donc offerte aux couples de même sexe car la loi ne conditionne pas le type de relation entre les deux individus.