Le Parlement tchèque rejette le mariage pour tou.te.s au profit d’une « union civile optimisée »

Après des mois de débats, les députés tchèques ont rejeté mercredi 28 février un projet de loi prévoyant d’ouvrir le mariage aux couples de même sexe, optant pour un amendement élargissant leurs droits, avec la propriété commune notamment ou les pensions de veuve et veuf, mais à travers un partenariat civil, déjà autorisé depuis 2006. Ils ne pourront pas non plus adopter sinon à titre individuel ou si l’un des partenaires est le parent biologique.

« Un jour sombre pour la justice et l’égalité dans notre pays, malgré le soutien de la majorité », a réagi le groupe Jsme Fer (We are Fair), qui avait fait campagne pour la mesure et promet de ne pas abandonner.

58 % des Tchèques estiment en effet que tous les couples devraient avoir le droit de se marier, et plus encore d’adopter, selon un sondage d’opinion réalisé en 2023 par l’agence CVVM. Le président tchèque, Petr Pavel (centre-droit) y était également favorable, affirmant ne voir « aucune raison de limiter les droits légaux fondés sur l’orientation sexuelle ». Mais les députés, même les plus progressistes, ont cédé sur la notion, afin d’obtenir un compromis avec les conservateurs et préserver les nouveaux droits acquis.

Le projet doit maintenant passer par le Sénat.

Une trentaine de pays dans le monde ont déjà légalisé le mariage pour tou.te.s. Seize sur les 27 de l’UE, dont la très orthodoxe Grèce, depuis le 15 février dernier. Six pays de l’Est (Lettonie, Lituanie, Pologne, Slovaquie, Roumanie, Bulgarie), tous issus de l’ancien bloc soviétique, font aussi de la résistance, bien que la Lituanie et la Pologne étudient actuellement de nouveaux projets pour reconnaître une forme d’union.