15 mois de prison ferme pour l’auteur d’une agression homophobe à Réquista

Tout avait pourtant bien commencé. Dans une ambiance plutôt bon enfant, le spectacle cabaret organisé par l’Union des commerçants et artisans du Réquistanais avait tenu toutes ses promesses ce Samedi. Mettant en scène une troupe de danseurs toulousains, le spectacle s’était même prolongé dans un bar de la ville. Là, certains artistes sont invités à terminer la soirée dans l’appartement d’un des habitants. Parmi eux, V.D., artiste transformiste, déguisé en femme pour les besoins de la représentation. Sur place les choses dérapent. V.D. est violemment pris à partie par l’un des participants fortement alcoolisé qui lui assène violemment deux coups de bouteille de vodka sur le front. Sérieusement blessée, la victime, qui s’en sortira finalement avec 6 points de suture, réussit à s’enfuir par la fenêtre avant de se réfugier dans la succursale d’une banque, prostrée et en état de choc.

Hier, à la barre du tribunal de Rodez, l’auteur des coups qui a préalablement reconnu son geste lors de la garde à vue, a dû s’expliquer à des juges curieux de connaître les motifs véritables de cet acte «d’une extrême violence» aggravé par plusieurs circonstances, indique centrepresseaveyron.fr.
Car c’est bien l’une d’entre elles, à savoir le caractère homophobe de l’agression, qui a occupé le tribunal, hier. «Faut-il retenir cette circonstance aggravante?», s’est d’ailleurs interrogé le ministère public avant d’y répondre par l’affirmative. Les déclarations du prévenu laissant peu de place au doute. La veille, en effet, celui-ci avait tenté de justifier son acte en expliquant aux militaires «avoir trouvé un travelo (sic) à moitié à poil, le cul en l’air. C’est dégueulasse.»

Une situation qui, liée à son alcoolisation très avancée (le test de dépistage affichant un taux équivalent à 2 grammes d’alcool par litre de sang, trois heures après les faits), l’aurait conduit à porter plusieurs coups. Un semblant d’explication -qui «tombe sous le coup de la loi» précise le procureur-, très loin de convaincre, ni le ministère public déterminé «à montrer avec quelle fermeté la justice sanctionne de tels comportements, minables, lamentables, inacceptables», ni le tribunal qui, après révocation du sursis lié à une précédente affaire, condamne le prévenu à 15 mois de prison ferme, assorti du mandat de dépôt. Il devra en outre indemniser la victime à hauteur de 1000€ au regard des préjudices physique et moral.