Jean-Marie Le Pen: “Je participerai mentalement à la manif anti-mariage gay”

Le président d’honneur du Front national, Jean-Marie Le Pen, a déclaré dimanche à Hem (Nord), qu’il participerait “mentalement” à la manifestation contre le mariage homosexuel du 13 janvier, faute de pouvoir y être présent physiquement en raison d’autres obligations.

“Si j’étais à Paris, je participerais à la manifestation (…). J’y participerai mentalement pour cette raison aussi que c’est une manifestation d’hostilité à la politique du gouvernement”, a affirmé M. Le Pen lors d’une conférence de presse à Hem, près de Lille, où il venait adresser ses voeux de nouvelle année aux militants.

M. Le Pen a expliqué qu’il serait à Nantes le 13 janvier, pour la suite de ses voeux aux militants. Marine Le Pen avait annoncé vendredi qu’elle ne participerait pas à la manifestation, mais qu’elle soutenait les membres de son parti qui s’y rendraient, rappelant l’opposition du FN “au mariage, à l’adoption et la PMA” (procréation médicalement assistée) pour les homosexuels.

Interrogé sur la position de sa fille, M. Le Pen a estimé qu’elle avait “donné une raison qui est valable, mais que je ne trouve pas péremptoire, qui est ‘je ne veux pas apparaître à la remorque de M. Copé’. Qui est encore à la remorque de M. Copé? Il n’y a déjà presque plus d’UMP.” “Je crois que le bureau politique de lundi va quand même étudier la question, peut-être faire revenir la présidente sur sa décision de non-participation”, a-t-il ajouté.

“Il faut bien voir que le raisonnement de Marine est le suivant: ces manifestations sociétales sont en fait des rideaux de fumée qui masquent au peuple français les problèmes graves que sont l’insécurité, le chômage”, a précisé M. Le Pen.

Selon M. Le Pen, la présence de syndicats dans les cortèges pro-mariage gay du 15 décembre est une raison supplémentaire, “politique”, de manifester. “Que venaient faire les syndicats dans cette affaire? Apporter des troupes à une manifestation qui risquait d’en manquer. C’était donc bien au gouvernement socialiste plutôt qu’aux homosexuels que les syndicats venaient apporter leur soutien”, a-t-il analysé.

M. Le Pen a par ailleurs “regretté” la mise en garde adressée par le ministre de l’Education Vincent Peillon aux établissements catholiques à propos du débat sur le mariage homosexuel. “Ca ne pouvait être ressenti, dans notre pays, que comme une agression directe”, estime-t-il.