Injures homophobes lors d’un piquet de grève RATP : les associations STOP Homophobie et Mousse portent plainte

Le 11 décembre des agents grévistes de la CGT-RATP au dépôt de bus de Vitry (Val-de-Marne) s’en sont pris à leur collègue non gréviste, scandant, filmant, et diffusant sur internet des insultes homophobes. Ces propos font désormais l’objet d’une plainte contre X injures publiques envers un groupe de personnes à raison de leur orientation sexuelle.

Dans la vidéo, largement republiée sur les réseaux, un groupe d’hommes, dont certains portent des gilets CGT, crient « On n’aime pas les suceurs de bites, les gros suceurs de bites » à destination de leurs collègues conducteurs de bus de la RATP. L’un d’eux, marquant l’arrêt, est rattrapé par les grévistes qui ouvrent sa fenêtre et l’insultent copieusement : « Qu’est ce qu’il y a ? Sale pédé va ! Suceur de bites ! Enculé ! », ce jusqu’à intervention des CRS.

Cette vidéo a fait réagir. STOP Homophobie a reçu des dizaines de sollicitations des internautes, et de nombreux militants des droits LGBTQI+ l’ont condamnée.

Coté presse, Adrien ROHARD, journaliste à France Info est également revenu sur cet incident dans le 17/20 du 12 décembre. Il y fait le parallèle entre les techniques d’intimidations des grévistes, et les débordements homophobes de Vitry sur Seine. « En plus d’insulter leurs collègues, ils [les grévistes] sont homophobes. Je le dis sans détour, insulter quelqu’un de sale pédé c’est homophobe ».

La CGT-RATP a par ailleurs réagi dans un communiqué de presse, où elle « déplore et condamne les propos tenus et comportement de certains agents » rajoutant que ces « propos homophobes (…) desservent [leur] combat ». Cependant, la tentative maladroite de trouver des circonstances atténuantes aux grévistes interroge sur la compréhension du sujet par la CGT : la lutte contre l’homophobie ne se satisfaisant pas d’une position de principe qu’il serait possible d’atténuer au bon gré de l’exaspération sociale.

STOP homophobie et Mousse ont donc décidé de porter plainte contre X pour injure publique à raison de l’orientation sexuelle, auprès du procureur de la République du Tribunal de Grande Instance de Créteil.

Selon Maître Etienne Deshoulières, avocat en charge de l’affaire « Les injures homophobes sont pénalement répréhensibles, quand bien même le message ne vise individuellement une personne homosexuelle. L’infraction est constituée dès lors que le contenu du propos est insultant pour les homosexuels en général ».

Pour rappel, l’injure publique est un délit passible d’une peine d’un an d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.

Arnaud BOISSEAU, Porte Parole.