Hongkong : Ouvrir le mariage à tous les couples « porterait atteinte à l’institution », argue le gouvernement

Les unions entre personnes du même sexe ne sont pas reconnues à Hong Kong, où l’homosexualité n’a été dépénalisée qu’en 1991. Mais deux couples ont saisi la justice, dont une Hongkongaise, identifiée seulement sous les initiales MK, qui a porté plainte contre le gouvernement pour l’avoir empêchée de nouer un partenariat civil avec sa compagne. son affaire est jugée par la Cour de première instance.

L’avocat du gouvernement Stewart Wong a fait valoir, ce 29 mai, que l’institution du mariage se retrouverait « diluée et diminuée » si ce droit était accordé aux couples homosexuels. Comme la reconnaissance d’ailleurs d’une « forme alternative de relations entre personnes de même sexe, ce qui à nos yeux équivaut [à un mariage] et reviendrait à porter atteinte à l’institution traditionnelle du mariage et à la famille fondée par ce mariage », a-t-il défendu, cité par l’AFP.

50% des Hongkongais se sont pourtant déclarés favorables à l’ouverture du mariage aux couples homosexuels, selon un sondage réalisé l’année dernière par l’Université de Hong Kong, révélant ainsi une hausse de 12% de soutiens par rapport à 2014.

Un pasteur transgenre philippin, Marrz Balaoro, 62 ans, membre d’une petite église inclusive de Hong Kong, qui se définit comme « chrétienne œcuménique », a également saisi la Haute cour pour contester cette interdiction du mariage pour tous, qui entrave « la pratique de sa foi devant Dieu », argument plus fréquemment brandi par ses opposants.

Il souhaite en effet procéder légalement à des « saintes unions » de couples du même sexe, des cérémonies « protégées par la liberté de religion », insiste-t-il : un droit inscrit dans la mini-Constitution mais bafoué par les autorités. Il avait déjà été arrêté en 2017 pour en avoir célébrées. Le parquet avait abandonné les poursuites, ces saintes unions n’ayant aucun caractère légal. Mais malgré ses demandes répétées, le révérend n’a toujours pas obtenu l’assurance de ne pas se retrouver emprisonné s’il venait à réitérer ses sacrements, sans poids juridique, consent-il, mais spirituellement « fondamentale » pour les fidèles.