Égérie Du glamour pour briser les chaînes

Arielle Dombasle, la diva la plus célèbre de France et de Navarre s’engage pour l’édition 2013 de la campagne contre le VIH Break the Chains. De passage en Suisse, elle en a profité pour se confier à «360°».

Arielle Dombasle aime les homos et il faut le dire, ils le lui rendent bien. Atout chic mais aussi atout coeur, cette femme aux mille et une vies a accepté de prêter son image à la campagne nationale de santé gay Break The Chains 2013. Au lendemain de son concert événement à Beausobre, l’artiste que l’on ne présente plus nous a reçus dans une robe de scène satinée armée of course d’une sacrée dose de répartie et d’une tasse de thé. L’épouse de BHL n’était pas juste là pour faire la belle. Avant de s’offrir en grande professionnelle à l’objectif des photographes Patrick Mettraux et Lukas Beyeler, elle s’est prêtée au jeu des questions-réponses et a prouvé une fois de plus que la classe c’est so Dombasle.

– Arielle Dombasle, vous êtes une icône pour les gays. Selon vous, qu’est-ce qui fait que vous plaisez autant aux homosexuels?
– Et bien, vous connaissez la phrase de Lacan «il n’y a d’amour que réciproque», et bien c’est mon cas avec la communauté gay, j’ai toujours été très entourée par l’univers gay. Parce que, en général, dans la manière dont les sociétés de notre époque sont structurées, les gays sont toujours à la pointe de l’avantgarde, de ce qui se fait de plus effervescent, de plus inventif et de plus audacieux. Minorities are always right, disait Bacon. Et ce que j’aime, c’est que c’est toujours doublé d’une espèce de vulnérabilité et c’est là que je me reconnais. Les gays sont quand même une minorité secrète. Ce n’est pas facile d’être gay. On a beau être dans une époque où cela s’affirme plus à la lumière, la vraie problématique homosexuelle est une douleur. Et donc ce que j’aime chez les gays c’est ça. Cette vulnérabilité. Cette recherche. Vouloir se dépasser. Transgresser ce que l’on est pour devenir autre chose.

– On vous a vue prendre parti en faveur du mariage pour tous. Qu’est-ce que vous avez pensé de ce débat?
– Malheureusement, il est devenu beaucoup trop large. Beaucoup trop obsédant. Beaucoup trop monolithique. Beaucoup trop présent aussi. Je trouve que tout le mystère du mariage c’est avant tout le serment d’amour. J’ai toujours été pour le mariage en soi. Que cela soit également accessible à des gens qui s’aiment et à qui c’est interdit! J’ai évidemment milité pour que les entraves et les préjugés cessent.

– Vous avez trouvé que ce débat allait parfois trop loin?
– Ce que je n’ai pas du tout aimé, c’est que cela ait débouché sur toutes ces histoires de mères porteuses, d’organicité, de «je prête mon ventre» qui n’ont absolument rien à voir avec le mariage gay. J’ai trouvé ça épouvantable que l’on se serve politiquement de cette autre question qui, alors là, me dépasse complètement et que je déteste. Pour moi, le mariage gay c’est simplement des gens qui s’aiment et qui sont très fragiles dans la société. Des gens qui ont envie de clamer leur amour et d’être protégés.

– Vous avez accepté d’être marraine pour la campagne Break the Chains. Qu’est-ce qui vous plaît dans ce projet?
– C’est un ami à moi qui s’appelle l’ange Gabriel qui m’en a parlé avec ferveur. J’ai alors compris que c’était un bon moyen de protéger. Beaucoup de choses ont été mises en place depuis de nombreuses années. Cela n’a semble-t-il pas suffi. En inventer de nouvelles est positif.

– Pourquoi faut-il y participer selon vous?
– Parce que la statistique est une science exacte et que Break the Chains est un moyen très précis, très ciblé. Un modèle mathématique qui marche à tous les coups.

– Parlons un peu de votre vie artistique. Vous revenez à la réalisation avec une comédie musicale sur Jean Cocteau. Opium, c’est son nom. Pourquoi Cocteau?
– Car il est l’artiste le plus pluriel et le plus singulier à la fois. Il est l’essence même de l’homosexualité douloureuse, de l’homosexualité difficile. A la sensibilité maladive, créative. C’est un immense artiste qui – à une époque où c’était très dur d ’ a i m e r les hommes quand on était un homme – a su par la poésie, par le cinéma, par le théâtre, par le dessin cerner ce qu’était ce mystère amoureux, cette difficulté d’être. C’est ça que j’aime.

– Et revenir à la réalisation, ça vous a procuré quelle sensation?
– C’était extraordinairement enthousiasmant. Et puis tout le monde m’a suivie. Car c’est un film complètement fait dans la liberté, dans l’inspiration et entourés d’amis. Comme Cocteau faisait ses films à l’époque. Il s’entourait des gens qui comptaient et avec qui il pouvait, comme il disait, polir son «vif argent» et aller au-delà des limites.

– Votre filmographie est impressionnante. Vous avez fait beaucoup de choses mais la critique n’a pas toujours été avec vous. Vous avez été nominée plusieurs fois lors des Gérard dans une catégorie crée juste pour vous. Ce sont des choses qui vous blessent?
– Vous savez quand vous êtes dans le faisceau de lumière, lorsque vous êtes aimé, idolâtré, même peut-être trop idolâtré, c’est le prix à payer. Les gens aiment aussi vous détruire. C’est un plaisir donc voilà. (Rires)

– Ce qui semble faire l’unanimité c’est votre musique. Quelle sensation cela vous procure de mettre tout le monde d’accord sur l’un de vos talents?
– Je n’ai jamais pensé que tout le monde pouvait être d’accord. Mais vous savez tout le monde aime être aimé. Et moi, je suis aimée. C’est ça qui compte. Parfois, je suis un peu malmenée, mais bon … (Rires)

– Est-ce que dans votre carrière, un projet vous laisse, plus que d’autres, un souvenir impérissable?
– Non. Ce n’est pas comme ça que je vois l’existence. L’existence c’est des fragments plus ou moins réussis de temps. Il y a une certaine élasticité du temps. On ne sait jamais très bien où l’on est. C’est comme si l’on vous demande de raconter toutes vos vacances dans l’ordre. Ce n’est pas comme ça que fonctionne l’inconscient, la poésie, l’importance des choses. Donc pour moi, il y a des moments de fulgurance et d’harmonie totale qui sont en pointillés dans mon parcours. C’est la manière aussi dont il y a cette joie incroyable qui déborde, qui vous arrive, quand on joue, quand on chante. Et c’est vers ça qu’il faut toujours aller. Une espèce de chose transcendante.

– J’ai l’impression que ce qui plaît chez vous c’est cette aura mystérieuse. Par exemple, la question de votre âge a été un des secrets les mieux gardés de France. (Rires) Pourquoi entretenir ce mystère?
– Ce n’est pas moi. Cela se fait tout seul vous savez. On ne peut pas être le maître de ce qui est dit sur le net notamment. Il y a tout d’un coup quelque chose qui flambe. On ne sait pas pourquoi cela plutôt qu’autre chose.

– Vous êtes souvent la cible de rumeurs…
– Vous savez la rumeur c’est une chose dont on est la victime. Il faut passer outre.

– Arielle Dombasle, êtes-vous une femme amoureuse?
– Ça oui! On peut dire que c’est même le coeur de mon existence et que ça l’a toujours été.
Break the Chains, Mode d’emploi

L’objectif de cette campagne est simple: éviter toute nouvelle transmission du VIH durant le mois d’avril afin de briser les chaînes de propagation. Comment faire? En évitant que les personnes en primo-infection Break the Chains(période particulièrement contagieuse), et qui ignorent la plupart du temps être infectées, transmettent à leur tour le virus. Le mois prochain est donc à mettre sous le signe du dicton consacré: en avril ne te découvre pas d’un fil. Au mois de mai, il s’agira ensuite de faire un test de dépistage pour remettre nos compteurs à zéro. Bien sûr «objectif zéro infection» c’est toute l’année! Tu peux télécharger dès maintenant l’application pour Smartphone Break the Chains! Scanne le QR code ci-contre ou rendez-vous sur www.breakthechains.ch

source:http://360.ch