Dix mois de prison ferme pour un « guet-apens » homophobe à Guyancourt

Un jeune de 18 ans a été condamné par le Tribunal correctionnel de Versailles, jeudi 20 octobre, à dix mois de prison ferme pour l’agression sexuelle et homophobe, avec vol aggravé, d’un adolescent de 14 ans qu’il trouvait « trop efféminé ». Les faits se sont déroulés le 7 septembre dernier aux Garennes, à Guyancourt, dans les Yvelines.

La victime, accompagnée par deux amies, avait été convoquée dans un hall d’immeuble, pour une explication avec un autre jeune, histoire de lui « interdire le quartier ». Mais ils vont se retrouver face à une dizaine d’individus masqués. Et trois d’entre-eux vont entraîner l’adolescent jusqu’au local poubelles où il sera humilié, violenté et dépouillé, de son téléphone notamment, rapporte le site 78Actu.

Ils vont l’obliger à se secouer les hanches, « twerker » devant une caméra. L’un des agresseurs va même lui palper les fesses et le sexe, ironisant sur son apparence et sa supposée orientation sexuelle. « Tu as une b… mais tu fais la femme ! ». Et il recevra une série de gifles pour son refus de se déculotter, avec un coup de pied pour finalement le libérer, sous les injures et menaces : « Tu cours ou on te défonce ! ».

« Il s’agissait de lui mettre un coup de pression. Ça nous dégoûtait de le voir habillé en femme, avec ses manières », a expliqué l’accusé en audience.

Il a été interpellé ce 18 octobre, identifié suite à l’utilisation du téléphone volé, et tant que meneur du groupe. Il a d’abord nié, l’agression sexuelle entre-autre, assurant qu’il a palpé la victime pour trouver de l’argent. Et puis, il a rétrocédé sur certains faits, se révélant même « satisfait ». Mais après une première nuit en détention, il a regretté, avec considération des répercussions, évoquant des « rumeurs » pour s’absoudre, comme quoi la victime aurait été « un trans » qui partageait des contenus à caractère sexuel sur les réseaux.

« Maintenant, je me dis que chacun fait ses choix en fait », a-t-il conclu, sans toutefois convaincre la procureure de la République de Versailles, ni d’ailleurs le président du tribunal qui ont parlé de « thérapie de conversion improvisée » et « guet-apens ».

Il a écopé de dix mois d’emprisonnement, dont 8 avec sursis. Mais ayant déjà été condamné à 8 mois dans une précédente affaire de viol en groupe, lorsque mineur, ce sursis lui a été révoqué. Il retourne donc en prison pour les 10 prochains mois, avec une inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Nous espérons des suites pour ses complices également.