1500 personnes pour la 2e édition des « Fiertés Rurales »

Le succès de la seconde édition des « Fiertés Rurales », organisées ce samedi 29 juillet à Chenevelles, dans la Vienne (86), ne s’est pas démenti avec la participation de quelque 1500 personnes, malgré la pluie. Beaucoup d’élus également, à l’appel du maire de la commune Cyril Cibert, dont les ministres Dominique Faure, déléguée à la Ruralité, et Bérangère Couillard, déléguée en charge de l’Égalité femmes-hommes et de la lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT.

« Il faut développer cette visibilité », a souligné Marie Cau, première maire élue transgenre (en 2020) à Tilloy-lez-Marchiennes (Nord). « C’est important de défendre la ruralité et, en même temps, les problématiques LGBT dans les campagnes où les jeunes sont très isolés ».

« La lutte contre les discriminations nous concernent toutes et tous et en tous lieux. En ville comme à la campagne, on doit pouvoir être soi et heureux d’être soi », a également déclaré Dominique Faure, avant que s’ouvre le débat autour du harcèlement des jeunes LGBT+ dans les campagnes.

« C’est une réalité dont j’ai fait les frais », a insisté l’artiste Simon Vendeme qui témoignait lors de la conférence. « Je milite pour les droits LGBTQ+ depuis 5 ans. Et quand on est un jeune LGBT en milieu rural, on est aussi confronté à cette homophobie qui mène au harcèlement. ».

« Ça n’a jamais été facile, pour moi aussi qui vient d’une petite campagne alsacienne », a poursuivi Nathan Kuentz, juriste au sein de l’association STOP homophobie. « Je n’ai jamais représenté l’image du garçon stéréotypé qui aime le foot… Moi j’essayais les chaussures de ma grand-mère, son rouge-à-lèvres. J’ai toujours été différent. Et l’arrivée au collège a été plus que rude. J’ai été harcelé pendant quatre ans, frappé, humilié régulièrement (…) Ça a été très compliqué et je suis toujours en train de me reconstruire. Mais je n’ai pas envie d’être vu comme une victime éternelle, d’où mon engagement associatif pour lutter contre la haine », a-t-il ajouté, enjoignant les élus présents à s’y impliquer réellement.

Des échanges précédés par une cérémonie émouvante de remise des papiers d’identité d’un jeune homme en transition, Léo, que Cyril Cibert a accompagné dans ses démarches.

Enfin le défilé s’est élancé dans les champs, fraîchement moissonnés, pour se conclure par des animations et concerts gratuits organisés jusqu’à l’aube.

« C’était formidable, je n’aurai jamais imaginé pouvoir vivre un tel événement dans la commune. Nous sommes plutôt isolés et c’est difficile de se rencontrer, se faire des amis, être soi », explique Caroline, 23 ans, qui a fait le déplacement depuis la Roche-Posay, ville voisine. A ses côtés, Victor et son copain Matthieu, de passage dans la région. « Nous avons vu l’annonce dans un magasin et ça nous a agréablement surpris. En général nous ne participons pas aux marches. Ça se passe en ville, grande-ville, s’est expédié. Mais là, c’était l’occasion, la campagne, les couleur, et on a trouvé ça original de continuer sur la soirée prévue dans les champs. ».