Témoignage. Thibault, 21 ans « J’ai tenté de me suicider deux fois, suite à l’homophobie dont j’ai été victime au quotidien »

Bonjour à tous, je m’appelle Thibault, je souhaite témoigner afin que ceux et celles qui ont tenté de se suicidé voient que je suis également passé par là et je témoigne aussi parce que cela me fais du bien d’en parler et d’être lu. Je suis gay, je l’ai su dès mon plus jeune âge. Il y’a 6 mois, j’ai dis à mes parents et mon frère aîné que j’étais homosexuel et mon père et mon frère ont très mal réagis. Ils ne m’ont plus adressé la parole pendant 2 jours quand à ma mère, elle pleurait souvent depuis mon coming out. Au fil des jours, mon père et mon frère m’adressaient la parole à nouveau pour m’insulter, me faire la morale comme beaucoup d’homophobes, du style, « tu es honteux, sale pd » ou encore « ce n’est pas bien, on ne t’a pas éduqué pour que tu sois homo ». Mais il n’y’avait pas que mes parents qui ont mal réagi. Quand je l’ai dis à tous mes ami(e)s, beaucoup d’entre eux m’ont tourné le dos suite à mon homosexualité. Pendant 2 mois entier j’ai subi les remarques désobligeantes de mon père et de mon frère mais aussi de quelques personnes du quartier car certains de mes anciens amis avaient dis que j’aimais les garçons.

On m’insultait sans arrêt, à la maison, dans la rue… C’était devenu lourd, à tel point qu’un jour, j’ai tenté de mettre fin à mes jours en prenant pleins de médicaments mélangés que j’ai pris avec de l’alcool. C’est ma mère qui a voulu me réveiller et elle a vu que quelque chose n’allait pas, elle a donc appelé le Samu, j’ai eu droit à un lavement d’estomac mais toujours vivant. Je me suis dit que je devais recommencer à vivre avec ces injures. Et rien à changer, je subissais énormément d’injures de la part de mon père et de mon frère et ma mère qui ne disait rien. Je pleurais très souvent le soir, tellement j’étais triste. Je voulais m’endormir et ne plus jamais me réveillé pour être libre. Plus le temps passait, plus je me sentais pas bien, je voulais crever l’abcès avec ma famille, mais ils disaient qu’ils me reparleraient convenablement seulement si j’abandonnais l’idée d’être gay.

Je leur ai expliqué plusieurs fois, que ce n’était pas un choix, mais ils ne voulaient rien entendre. Après 2 mois, je n’en pouvais plus. J’ai décidé de remettre fin à mes jours mais en faisant une tentative qui devait réussir. Je voulais me sentir libre, partir loin dans les nuages et ne plus jamais endurer toutes ces insultes au quotidien de la part de mes anciens amis, de ma famille et de voisins et inconnus du quartier… En rentrant du travail, j’ai donc ouvert la fenêtre qui menait au balcon et j’ai déposé une lettre sur la table en disant que je ne voulais plus vivre et endurer toutes leurs méchancetés gratuites. J’ai donc sauté du 3 me étage de l’immeuble. J’ai fini par aller à l’hôpital et les médecins ont réussis à me réanimer. Il a fallu m’opérer d’urgence j’avais plusieurs côtes de cassées, recoudre au crâne et les blessures lors de ma chute. Je me suis réveillé dans mon lit d’hôpital, le médecin m’a appris que j’avais eu de la chance, que j’aurais pu mourir suite à ma chute, mais que je suis paraplégique, j’ai les jambes paralysées. « Il se peut que vous ne remarchiez jamais » : m’a dit le médecin. J’étais déçu d’être encore envie surtout quand on sait qu’on va finir dans un fauteuil roulant ! Ma famille a eu très peur pour moi. Il a fallu qu’il m’arrive quelque chose de grave pour qu’ils changent complètement et qu’ils passent au-dessus de leurs préjugés homophobes pour l’amour qu’ils avaient pour moi. Mon père m’a dit « Tu as fais ça pour qu’on se rapproche de toi » Je lui ai répondu : « Non, je n’ai pas fait ça pour vous mais à CAUSE de vous, de toutes ces injures envers moi, toute l’homophobie que j’endure sans cesse au quotidien. Et ils m’ont tous pris dans leurs bras pour me demander pardon. Aujourd’hui, je fais de la rééducation pour retrouver l’usage de mes jambes, les médecins sont confiants ils pensent que je pourrais remarcher à nouveau avec de la motivation et du temps. Je regrette aujourd’hui d’avoir tenté de me suicidé. Heureusement je ne suis pas mort et je vais en plus, pouvoir retrouver l’usage de mes jambes avec le temps. Tout ça est derrière moi ! Mes parents et moi sommes très proches depuis l’incident. Ils se sont rendu compte de leurs erreurs…

Je voudrais m’adresser à tous ceux et celles qui ont tenté qui seraient tenté à vouloir se suicidé de ne pas le faire, prenez contact avec une association et un psychologue ou quelqu’un qui vous aimes tels que vous êtes pour parler et ne pas détruire sa vie. Je regrette vraiment mes gestes. J’aurais dû être plus fort et passer au-dessus même si c’est difficile. Je l’ai compris maintenant. Ne faites pas les mêmes erreurs que moi.

Thibault, 21ans.