Les confessions (très) intimes de Bertrand Delanoë –

Douze ans après “Paris à tout prix”, Yves Jeuland consacre un nouveau documentaire au maire intitulé “Delanoë Libéré” et diffusé ce vendredi 18 octobre à 23h10 sur France 3.

Après s’être attaché aux coulisses des élections de 2001, le réalisateur se penche cette fois sur la personnalité de l’homme politique et sa vie privée.

De huit heures de confessions, il ne reste que 52 minutes. Pourtant, malgré ces coupes et ce montage obligé, le réalisateur Yves Jeuland réussit avec brio à montrer une facette du maire PS de Paris, aujourd’hui âgé de 63 ans, que très peu de gens connaissent. Dans “Delanoë libéré”, diffusé vendredi 18 octobre à 23h10 sur France 3, le maire de Paris se livre comme jamais à travers des confidences, parfois très intimes, sur son enfance, sa famille, ses convictions, sa vie privée et le monde politique.

Un hétéro devenu homo

Le documentaire s’ouvre sur la première victoire de Bertrand Delanoë, en 2001, intervenue trois ans après son “coming out”. Une homosexualité longtemps ignorée. À 18 ans, l’édile explique qu’il “a des copines” et “aime la vie”. “Je me sens très bien en hétérosexuel mais il y un truc qui ne va pas” ajoute-t-il. “J’ai pris un vrai risque, je pensais que cela me coûterait la mairie de Paris”, confie l’élu indiquant avoir fait cette annonce à la télévision pour “rendre la chose plus simple aux autres gens”.

Un peu “l’air con”

Venu de Bizerte et après une escale à Rodez, le maire s’est installé à Paris en 1974, trois ans après que François Mitterrand lui a demandé de se “mouiller” au congrès d’Epinay. “Pour Mitterrand, je suis le petit jeune qui a conquis l’Aveyron, un gamin” dit l’élu. Celui qui “aime les fringues”, les “manteaux cintrés”, “Oscar Wilde”, qui porte des “vestes bouclées” et les cheveux un peu longs qui lui donnent selon ses dires “un peu l’air con” poursuivra son ascension politique, presque sans embûche.

Son parachutage raté dans le Vaucluse en 1986 sera une claque, puis finalement un nouvel élan. Delanoë “étouffe” et doit se reconstruire”. Il devient “consultant en communication”, paie beaucoup d’impôts”, met un peu de côté la politique, jusqu’à son grand retour en 2001.

S’éteindre à Bizerte

Son deuxième mandat s’achèvera en mars 2014. Et après? “Je ne sais pas ce que sera ma vie au-delà, confie-t-il. Je n’ai pas besoin de pouvoir pour respirer”. Le manque d’action sera-t-il un problème? “Je ne sais pas, on verra, répond l’intéressé à Yves Jeuland. J’ai beaucoup d’appétit.” Une chose est sûre, Bertrand Delanoë continuera d’aller à Bizerte, où il passe ses étés en bermuda, tennis blanches et paniers d’osier à la main. S’il pouvait choisir, il voudrait d’ailleurs y “fermer les yeux” pour la dernière fois.

À VOIR : “Delanoë Libéré”, ce vendredi 18 octobre, à 23h10 sur France 3.

Aurélie Sarrot
metronews.fr