Au lendemain des législatives, le président et son gouvernement ont les mains libres pour mener à bien la réforme – emblématique pour l’égalité des LGBT – de l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples de même sexe.
Avec ses proches alliés (PRG, MRC, divers gauche), le PS obtient 314 sièges, selon les résultats définitifs. C’est 25 de plus que la majorité absolue de 289 sièges.
François Hollande et son gouvernement dirigé par Jean-Marc Ayrault ont donc les mains libres pour réaliser les réformes promises pendant la campagne présidentielles et réitérées pendant celles des législatives.
Le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels verront donc le jour dans les mois à venir, à n’en pas douter.
La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem a assuré samedi, alors qu’elle participait à la Marche des fiertés à Lyon, que le texte sur le mariage homosexuel serait adopté au printemps 2013 dernier délai, avant « si c’est possible ».
Le plus tôt sera le mieux. D’abord parceque cette mesure d’égalité n’a que trop tardé à entrer en vigueur. Une fois encore, soulignons-le, il aura fallu attendre le retour de la gauche au pouvoir pour que cette avancée trouve sa place, comme la dépénalisation de l’homosexualité avec François Mitterrand et le PaCS avec Lionel Jospin.
Ensuite, parceque trop attendre pour mener une réforme de société qui ne manquera pas de susiciter un débat polémique propice au développement d’arguments homohobes n’est jamais une bonne chose.
L’opinion est prête à ces réformes, les sondages l’ont montré.
Leurs détracteurs ont déjà commencé à monter au créneau tel les intégristes de Civitas. Et même si ni Christine Boutin, ni Christian Vanneste – ni Brigitte Barèges d’ailleurs – ne seront plus sur les bans de l »Assemblée nationale pour distiller leurs arguments invraisemblables et haineux, il se trouvera bien, hélas, des successeurs à ces figures de l’homophobie.
Au delà de la sempiternelle menace sur la famille, on peut déjà se préparer à affonter l’argument selon lequel, en ces temps de crise, d’autres priorités existent qui justifieraient que ces promesses-là soient abandonnées ou reportées.
Il n’en est rien, bien entendu, et l’équipe au pouvoir doit nous le prouver en agissant vite et avec énergie sur ce dossier.
Sans oublier toute une série de questions « annexes » comme le statut des transgenres, le droit au don du sang ou la lutte contre l’homophobie, pour ne citer que les principales.
Les nouveaux ministres en charge des secteurs interférant avec les dossiers LGBT ont donné des gages de bonne volonté au cours de leurs premières semaines d’exercice.
Souhaitons qu’ils ne relâchent pas leurs efforts pour accompagner le changement vers l’égalité à laquelle aspire la communauté LGBT.