Le vœu des élus parisiens pour lutter contre les discriminations et violences à l’égard des personnes LGBTQI+

Les agressions et dénonciations se sont multipliées ces dernières semaines, partout dans la France, et notamment dans la capitale, où devrait se discuter, au prochain conseil municipal (du 14 au 17 novembre), cette proposition, d’une « grande cause nationale » dédiée à « la lutte contre le sexisme et les LGBTQIphobies » en 2019. Le « vœu » est soutenu par l’ensemble des élus et par la mairie, qui avait annoncé travailler à un « plan » pour faire de Paris une ville « refuge ».

Seulement 4% des victimes d’insultes ou d’agressions LGBTQIphobes déposeraient plainte, indique l’enquête annuelle « cadre de vie et sécurité » de l’Insee. 151 actes homophobes (verbaux et/ou physiques) au cours des neufs premiers mois de 2018, contre 118 en 2017, recensés par la préfecture de police à Paris. Nous en avons enregistré 247 depuis le début de l’année. Plus de 500 en Ile de France et près de 1200 dans le pays. 67 victimes accompagnées par STOP homophobie. Il est peut-être moins difficile de passer par une ligne d’écoute d’association que devant un agent de police.

D’où les recommandations, désormais formulées par les groupes du Conseil de Paris qui attendent des « réponses concrètes et exemplaires », avec le déblocage de « moyens suffisants », la mise en place de « formations » pour mieux entendre et accompagner les victimes, une « sensibilisation » des agents publics, en particulier sur le terrain, ainsi que le lancement d’une « campagne de communication pour rappeler à la fois la liberté de chaque citoyenne de notre ville de vivre sa sexualité et son identité de genre comme il ou elle l’entend, et les peines encourues par les éventuels agresseurs. »

« Il n’est pas tolérable de vivre dans une société qui produit des agressions LGBTQIphobes tous les trois jours et que notre liberté de déplacement et d’être qui nous voulons dans l’espace public parisien ne peut pas être négociable », expliquent les élus.

« Les principes fondamentaux de liberté individuelle, d’égalité, d’égale dignité humaine, de respect des différences, constituent l’essence du modèle social français et fondent le principe de la non-discrimination », poursuivent-ils, appelant aussi « au renforcement de la lutte au sein des établissements scolaires, à la mise à disposition des locaux pérennes pour les associations, nécessitant l’accueil du public », et enfin « à l’organisation de rencontres avec tous les acteurs », dont Préfecture de Police et directions de la ville.

Parmi les autres suggestions, l’élargissement de l’application « dans ma rue » afin que les graffitis ou affiches à caractère LGBTQIphobes puissent être enlevés de l’espace public.

Le plan annoncé par la mairie sera remis au Gouvernement à la mi-novembre.

Terrence Katchadourian
stophomophobie.com