L’agression d’un jeune homosexuel, filmée à Orléans, rassemble homophobes et racistes « dans une même communion »

C’est une vidéo peu glorieuse de quelques 9 secondes, qui aura pourtant été visionnée, commentée et repartagée avec délectation, plus d’un million de fois depuis ce weekend, avant que le compte Twitter de l’internaute qui l’a diffusée ne soit suspendu ce lundi matin.

Les faits se sont déroulés ce jeudi 25 février, près du « Théâtre d’Orléans », rapporte laRep.fr. Sur les images du film, sans audio, un jeune homme s’apprête à traverser la rue, lorsqu’il est appréhendé par un autre adolescent. Le premier fait mine de s’éloigner mais le second insiste, s’approche pour lui assener ensuite un coup de pied dans les jambes, qui va le faire violemment basculer sur le trottoir. Choqué, le lycéen se relève pour faire face à son agresseur, mais une jeune fille intervient rapidement pour l’entraîner plus loin.

L’agression d’un lycéen orléanais filmée et diffusée sur les réseaux sociauxL’individu n’a pas été identifié mais la vidéo devrait faciliter le travail des policiers.

D’après les premiers éléments de l’enquête, l’agression pourrait s’avérer à caractère homophobe. En effet, la victime, un jeune homme de 18 ans, n’a jamais caché son homosexualité, ce que semble avoir désapprouvé son interlocuteur. Après des échanges houleux sur le réseaux sociaux, il aurait décidé de le retrouver ce jeudi, près de son établissement, accompagné, preuve de courage, d’une quinzaine d’amis : pour « régler ses comptes ».

Une plainte a été déposée le lendemain pour violence aggravée. L’auteur des faits risque 3 ans de prison et 45 000 euros d’amendes. Quant à celui de la vidéo, il est passible de 5 ans de prison et 75 000 euros d’amendes. Des peines qui pourraient encore s’aggraver, si la préméditation était avérée.

Depuis 2003, l’homophobie est une circonstance aggravante de certaines infractions, c’est-à-dire qu’elle peut alourdir la peine encourue. L’article 132-77 du Code pénal exige des manifestations extérieures d’homophobie concomitantes à l’infraction. C’est l’intention de l’agresseur qui compte, en l’occurrence son mobile homophobe.